Aurel, le consul qui fait le désespoir de sa hiérarchie, imaginé par Jean-Christophe Rufin, est de retour pour une nouvelle destination : Acapulco, ville côtière qui n'a plus rien à voir avec le légendaire lieu de dolce vita prisé jadis par les stars d'Hollywood car devenue un terrain de jeu sanglant pour les narcotrafiquants de tous poils. Notre héros y débarque sans avoir demandé quoi que ce soit alors qu'une ressortissante française, fille d'un parlementaire, a disparu dans la région. Ce qu'on lui demande ? Surtout ne rien faire, le genre de choses que Aurel maîtrise parfaitement sauf que, évidemment, il va devoir jouer un rôle dans la résolution de l'affaire. Une fois de plus, le lecteur perçoit sans difficulté le plaisir que Rufin a dû concevoir pour écrire sur son diplomate atypique et il est très malin d'avoir su le faire évoluer dans ce nouvel opus, lui donnant même un glamour inédit, lorsque le susdit prend tour à tour pour Frank Sinatra ou ... Johnny Weissmuller et, qu'en plus il croise une Lauren Bacall fort à son goût. Faute de vin blanc, pour une fois, Aurel plonge dans un océan de tequila et de mezcal et se trouve tout à fait dans son élément malgré les violences qui le menacent de près. D'une certaine façon, cette nouvelle aventure consulaire contient plus de suspense que les précédentes mais aussi plus de moments d'émotion et Rufin nous rend Aurel davantage sympathique, quoiqu'il apparaisse souvent ridicule mais disons que ses caractéristiques grotesques sont d'abord là pour nous divertir. Par ailleurs, le livre abonde en seconds rôles fort bien troussés par la plume fluide de l'auteur. Que ce ne soit pas de la grande littérature, Rufin en est forcément conscient et peu lui chaut puisqu'il s'amuse à nous amuser et, en l'occurrence, c'est l'essentiel. A la revoyure, cher Aurel, sur un autre continent, sans doute, et il n'y a pas de raison de manquer ce rendez-vous.

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le 15 avr. 2022

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