Insupportable.
A la lecture de "Nouilles froides à Pyongyang" on ne peut s'empêcher, si on l'a lu, de faire le parallèle avec "Pyongyang" de Guy Delisle. L'impression qui se dégage du livre de Jean Luc Coatalem,...
Par
le 3 juil. 2015
1 j'aime
1
Amoureux des voyages, en général, et de l'Asie, en particulier, Jean-Luc Coatalem nous embarque avec Nouilles froides à Pyongyang dans le pays le plus fermé du monde, la Corée du Nord. L'auteur sait à quoi s'attendre mais la réalité qu'il va découvrir dépasse encore ses pires pressentiments. "Faut-il rire ou pleurer ?" se demande t-il à la dernière ligne du livre. Pour décrire cette contrée ubuesque, paranoïaque et repliée sur elle-même, Coatalem choisit finalement l'humour, ce n'est pas possible autrement, avec ses limites, tant il ne peut cacher son désarroi, son impuissance et sa colère devant cette "prison à ciel ouvert" qu'est la Corée du Nord. Le programme de l'écrivain, qui se fait passer pour responsable d'un agence de tourisme, et de celui qui l'accompagne, est rigide, les contacts avec la "vraie" population impossibles, toute tentative de sortir des sentiers battus se heurtant au refus catégorique de leurs guides, qui portent, comme une grande partie des habitants, le patronyme de Kim. Malgré les décors en carton pâte et les pseudo attractions touristiques, impossible de ne pas voir l'état réel de ce pays exsangue, d'où suinte la peur et où règne une épouvantable famine. Et partout, cette dévotion aux grands timoniers de la nation, décédés et légendaires ou au pouvoir. A côté de la Corée du Nord de King Jong-il (décédé depuis l'écriture du livre et remplacé par son fils), le 1984 d'Orwell ressemble à un camp de vacances. A qui profite le Kim ? Malgré le talent de Coatalem pour traquer le cocasse et le ridicule, en dépit de belles échappées littéraires du côté de Melville ou de Larbaud (lire est la seule façon pour les visiteurs de ne pas devenir fous), c'est un grand frisson d'effroi qui parcourt l'échine en dévorant ces Nouilles froides à Pyongyang. Qui s'apparente à de l'épouvante.
Créée
le 26 avr. 2017
Critique lue 278 fois
D'autres avis sur Nouilles froides à Pyongyang
A la lecture de "Nouilles froides à Pyongyang" on ne peut s'empêcher, si on l'a lu, de faire le parallèle avec "Pyongyang" de Guy Delisle. L'impression qui se dégage du livre de Jean Luc Coatalem,...
Par
le 3 juil. 2015
1 j'aime
1
Un livre difficile puisqu'il s'agit du récit de l'auteur sur son voyage en Corée du Nord, un sujet qui m'intéressait déjà beaucoup auparavant. C'est peut-être là que le bât blesse, puisqu'on...
le 21 sept. 2014
1 j'aime
La société terne et froide de la Corée du Nord est décrite avec ce qu'il faut de piquant et d'ironie grâce à la plume vive de Jean-Luc Coatalem, en immersion journalistique sous couverture d'enquêter...
Par
le 25 avr. 2014
1 j'aime
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13