Derrière un style parfois un peu trop épuré à mon goût, ce roman a réussi à m'intéresser. D'abord parce qu'il y est question de piano, et que le piano a une place centrale dans ma vie. Qu'il se passe à Montmartre, et que j'aime m'y promener. Et qu'il y soit question des interrogations quand on est parvenu au sommet de la pyramide de Maslow.
Ce qui y est intéressant est la spontanéité de l'adultère : j'ai beaucoup aimé ce passage à l'acte évident sans l'être, naturel mais pas spontané. Et puis quelques descriptions de sentiments d'une justesse pudique. En revanche, je reste sur ma faim quant à la faible description des profondeurs psychologiques de notre accordeuse. C'est peut-être d'ailleurs voulu, et même nécessaire pour Serge, le protagoniste, de rencontrer une personne de cette épaisseur. Mais tout de même, en tant que lecteur, j'aurais souhaité davantage de rugosité, de confrontation qui donnerait à la dynamique adultérine davantage de relief. A la manière du "Moments d'un couple" qu'il me semble avoir préféré.
Le rapport au père, fons et origo de la névrose exprimée par la démarche de Serge est plutôt bien décrite et nécessite une mention particulière. La fin, pour autant, à l'instar de mon autre insatisfaction, me laisse encore légèrement frustré, bien qu'elle fusse plutôt logique. Question de style?
Bref, un roman intéressant, mais que j'aurais aimé plus dense.