Chez les Mulvaney, on forme une famille unie, soudée, aimante, une joyeuse tribu composée du père Michaël, chef d’entreprise, des quatre enfants, Michaël Junior, Patrick, Marianne, Judd, le narrateur et de Corinne la mère, un rayon de soleil dynamique et débordante de charité Chrétienne.
Bien qu’un drame couve, on le pressent dès le début du roman, pendant des années, rien ne perturbe ce paradis familial.
Mais un jour, par une belle soirée de fête du collège, Marianne est violée.
La famille sombre dans la sordide réalité de l’Amérique rurale.
Désirs de vengeance, peurs, chacun à son tour quitte la maison.
Seule Marianne garde la nostalgie du passé.
Récit d’une tragédie annoncée, « Nous étions les Mulvaney » m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière page. Les sentiments confus, contradictoires, tantôt violents, tantôt lumineux, toujours bouleversants, que génèrent les liens familiaux, sont disséqués avec une psychologie d’une justesse saisissante.
Subjuguée par la plume de Joyce Carol Oates qui tisse les mots avec le talent d’une orfèvre, je me demande si un jour les jurés de Nobel auront l’idée de récompenser son œuvre exceptionnelle.