Ce sont toutes les passions, les espoirs et les désillusions qui s’incarnent ici sous la plume incisive et précise de Joyce Carol Oates. Chronique de la déliquescence morale d’une société en prise avec ses contradictions, dégénérescence familiale sur fond de trahison globale, Nous étions les Mulvaney illustre avec talent les faiblesses humaines, la lâcheté et la culpabilité de l’Homme, son désir d’exister et sa capacité à détruire. En posant son regard sur une famille américaine, Joyce Carol Oates décortique, à travers une narration complexe et recherchée, les liens familiaux, leur étonnante complexité et fait de ses personnages principaux, des héros intenses aux destins damnés. Une oeuvre globale, complète, qui pourrait faire penser parfois à l’écriture de Donna Tartt, emprunte d’incertitudes, de craintes et de mystères.
Une plongée sans retour, une perte programmée qui illustre avec brio, la déchéance du rêve américain, le désir d’être parfait dans une société qui morcelle, détruit et sépare les êtres qui se pensaient les plus liés. Une oeuvre riche, superbement écrite et d’une étonnante justesse qui transporte ses lecteurs jusqu’aux confins de l’âme humaine, de sa plus tendre pureté à sa plus franche noirceur.
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