Partie Civilization lancée - difficulté Seigneur de guerre.
Il y a de toute évidence une règle chez Werber, une espèce de malédiction savamment entretenue par l'auteur lui même. Quand il débute un cycle, le premier tome est bon. Ça reste de la littérature de gare qui fait l'œil doux à l'adolescent rêveur idéalisticomièvre mais c'est globalement plaisant à lire le temps d'un après midi.
Puis Werber écrit les suites. Le second tome reste de bonne facture. S'il poursuit en revanche, ça devient n'importe quoi. Vous pouvez appliquer ce raisonnement au cycle des fourmis, au cycle des aventuriers de la science, mais surtout, vous pouvez l'appliquer au cycle des anges & dieux. "Les thanatonautes" était novateur et distrayant, "L'empire des anges" restait plaisant. La suite est un grand n'importe quoi total et foutraque avec un final absolument ridicule.
En fait, je vais être un peu méchant, j'ai l'impression que Werber a voulu nous raconter une partie de jeux vidéos. Je fus pratiquant dans ma folle jeunesse de ce divertissement consistant à raconter une partie de jeux vidéos, à grands renforts de print écrans mis en scènes et de scénarisation à l'arrache des mécanismes du jeu. Dans "Nous les dieux" c'est pareil. Le héros est un joueur d'une version améliorée de "Civilization - God Mode" et il nous raconte sa partie avec sa civilisation d'homme dauphins... Je suis d'autant plus sûr de mon fait que Werber a toujours crié son admiration pour ce jeu et a déjà usé de ce mécanisme narratif auparavant.
Sauf que là, c'est le cœur de l'histoire. Le mystère autour est accessoire, tout sauf accrocheur, la sauce assaisonnée de moult mythologies prises au pied de la lettre ne prend tout simplement pas, au point de salir les références...
Ça reste lisible, entendons nous bien, mais bon, je préfère aller lire une épopée sur CivFanatics a ce compte là (en plus c'est mieux écrit).