J'ai voulu découvrir ce fameux Edgar Poe par ce livre trouvé au hasard et je ne fus pas déçu. Par ces nouvelles, Poe nous emmène dans les entrailles de notre âme par le thème de la mort. Très bon ouvrage, il nous embarque, non pas d'une façon morbide et glauque mais avec poésie et élégance. D'ailleurs, ces récits sont comparables à des sortes de fables ; l'auteur écrit avec une double sens quand on arrive à le comprendre. "Discours avec une momie" parodie la mode du 19ème siècle pour l'Egypte antique par exemple.
Le thème de la mort est récurrent mais l'humour gravite autour de certains de ses textes. De petits détails qui allègent le style souvent lourd de Poe. On peut citer le nom de la ville dans "le diable dans le beffroi : "Vondervotteimittiss" (je vous le garantis sans faute) signifiant "wonder what time it is". Un autre exemple dans "le roi Peste" avec les jeux de mots autour du mot "peste". Cette humour autour du thème macabre de la mort donne à Poe, je pense, tout son génie. Poe réussit l'exercice d'être capable de se moquer de ses contemporains tout en faisant rire (oui oui, j'ai rigolé) et faire réfléchir les lecteurs sur la folie et les "perversités" qui nous habitent.
Mais je ne vais pas jouer le bobo intellectuel, le style est lourd et j'ai ramé en essayant de décrire ce fameux double sens dans certains récits. Je finis certaines nouvelles mais je ne vois pas où il a voulu en venir. Je m'attendais à une chute, une morale, une leçon mais non. L'exemple type est Hop-Frog. Poe ne les a pas écrites sans raisons quand même! La préface et le dossier de l'éditeur sont très utiles pour débriefer toutes ces nouvelles. Au passage, j'ai adoré "Le système du docteur Goudron et du professeur Plume".
Trois nouvelles m'ont surpris dans l’enchaînement des textes : "Puissance de la parole", "Colloque entre Monos et Una" et "Dialogue entre Eiros et Charmion". L'esprit sordide marque une pause dans l’enchaînement des nouvelles en laissant le côté métaphysique prendre le relaie. Comme dit dans le dossier à la fin livre : "c'est une leçon de sagesse[…]". Je pense les relire un peu plus tard pour mieux les comprendre.
Le style lourd, un double sens pas très clair sont des défauts très vite effacés face aux situations dans lesquelles nous invite Poe. Par les nouvelles, on passe d'époques en époques, de personnages en personnages mais on remarque très vite les liens qui se tissent entre tous ces protagonistes : la peur et le frisson pour notre plus grand bonheur.