critique de "La Nouvelle la plus dégueulasse de ce recueil"

-SPOILER-


"Nouvelles sous ecstasy", c'est donc avec cette "pilule de l'amour" que Beigbeder nous parle de l'Amour qui passionne et qui blesse. D'autres nouvelles en parle (principalement toutes) mais c'est celle-ci qui m'a le plus touchée. Je donne ici mon avis sur la nouvelle en essayant de l'analyser.


Cette nouvelle, qui commence par une mise en garde destinée aux lecteurs les plus romantique, raconte l’histoire d’un jeune couple qui s’aime passionnément. Mais un jour, il décide de jouer à un jeu, c’est là que ça commence à déraper.
« On était juste un couple amoureux. Là où ça a déparé, c’est quand on a décidé que l’amour avait besoin de preuves. Comme si le faire ne suffisait plus. »
Ils vont alors, chacun leur tour, donner une sorte de gage à l’autre, un défi qui prouvera leur amour, un test. Au début leur jeu est enfantin, sans grands risques (« elle me demandait de retenir ma respiration pendant une minute. Si j’y parvenais, celle voulait dire que je l’aimais »). Mais on se rend vite compte que ce jeu devient pervers, voire malsain. Les tests vont de boire son pipi, à porter des pinces crocodiles sur les seins, en passant par rester attachée à un feu rouge toute une journée en sous-vêtement.
La jeune femme trompa son copain sous ses yeux sans qu’il ait le droit de dire quoi que ce soit (sinon, il ne l’aimait pas), mais le jeune homme la supplia de lui couper un doigt plutôt que de continuer. Elle lui coupa le doigt.
Ainsi, pendant un an, ils se sont tout fait, les pires choses, les plus glauques, les plus insoutenables : tout ça, pour se prouver leur amour.
Mais, au bout d’un an, le jeune homme trouve Le test, le seul qui prouvera réellement si elle l’aime. Alors il la quitta.


Cette nouvelle nous montre un amour passionnel, mais un amour qui détruit. Ces deux personnes ont mis de côté leur honneur, leur amour-propre, ont délaissé leurs amis, leur famille, juste pour faire plaisir à la personne qu’ils aiment. Ils s’oublient totalement, n’en ont plus rien à faire d’eux-mêmes, temps que la personne est heureuse. Combien donnerait-on à la personne que l’on aime ? quoi ? et comment ? qu’est-ce qu’on est prêt à oublier pour elle ? Deux personnes qui s’aiment et qui veulent donner plus que ce que l’autre leur donne, ce n’est pas troublant. Alors où est la limite ? quelle est la plus belle, la plus grande preuve d’amour ? celle qui ne pourra pas être détrôner ? et qui, lorsqu’elle est faite, prouve l’amour que l’on a à jamais, avec certitude et vraisemblance ?


A la fin de la nouvelle, il la quitte. Ils en souffriront tous les deux, mais ne se reverront jamais. C’est ici que l’on trouve la réponse. « Notre plus belle preuve d’amour, c’est de ne jamais nous revoir. » leur plus belle preuve d’amour, c’est de souffrir de la perte de l’autre, toute leur vie.
On dit que pour se rendre compte de la valeur qu’a une chose à nos yeux, il faut la perdre. C’est exactement cela qui est expliquer ici. Quelle autre preuve est plus belle que la souffrance d’une perte ? Et une souffrance qui dure toute une vie ?

Laetitiafrn
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le 7 févr. 2016

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