Marie-Madeleine-Marguerite de Montalte (« Marie ») est styliste de haute couture. Chef d’entreprise moderne et avisée, un œil sur ses créations et l’autre sur les cours de la bourse. Un défilé à Tokyo, un rendez-vous à New York, un appartement à Paris et à l’instar de l’Empereur, un pied à terre sur l’île d’Elbe.
Marie, c’est aussi la compagne du narrateur. Ou plutôt l’ex-compagne car le couple s’est séparé. Dissocié. Physiquement du moins. Car pour ce qui est de l’esprit, les choses n’ont pas l’air de suivre : le narrateur pense sans cesse à elle, escalade le toit d’une salle de gala tokyoïte – gala auquel il n’est pas invité – pour apercevoir sa muse à travers un hublot, campe à côté du téléphone espérant l’entendre sonner bientôt tandis que madame invite monsieur à passer deux semaines en sa compagnie pour des vacances tyrrhéniennes.
« Nue » de Toussaint, c’est pour moi le trait d’union entre Philippe Claudel et ses réminiscences parfumées et Jean Echenoz. Les senteurs du premier, la poésie et la concision du second. Après avoir lu l’interminable « Canada » de Richard Ford, ce court roman est un bonheur absolu. Une écriture fort belle faite d’images et d’odeurs (de miel et de chocolat).
Une magnifique histoire d’amour.