Une nuit à New York, deux gamins qui viennent de faire une farce à un individu peu aimable, découvrent dans un entrepôt désaffecté le corps d’une jeune femme décapitée. Elle est bientôt identifiée comme étant la fille unique d’un milliardaire sans scrupule qui a fait fortune dans l’informatique. Peu de temps après, c’est au tour d’un ancien avocat véreux vendu à une famille mafieuse, cloîtré dans sa maison bardée de système électronique, de se faire couper la tête, tête qui là encore disparait. Puis celui d’un oligarque russe malgré ses nombreux gardes du corps. La police de New York se perd en conjectures: que peuvent être les points communs entre ses trois crimes ? L’inspecteur Pendergast, du FBI, a bien quelques idées, mais se gardent de les concrétiser de suite, tant il ne peut être sûr de rien…
Avec L’inspecteur Pendergast, Preston et Child ont créé un des policiers les plus originaux de ces dernières années: officier au FBI à la fortune conséquente, parlant un langage châtié, féru de sciences de toutes sortes, il balade sa longue carcasse de croque mort aux cheveux blonds presque blancs, dans sa Rolls Royce Silver Wraith conduite par son fidèle second Proctor. il y a indubitablement du Sherlock Holmes en lui, ce que les auteurs revendiquent volontiers dans leurs interviews. Protagoniste de dix-huit aventures à ce jour, c’est avec un plaisir évident qu’on le retrouve en ouvrant un des romans du duo…
Mais cette fois, j’avoue être resté sur ma faim.
Non que l’histoire soit ennuyante, loin de là, le récit est bien mené, clair, propre, sans doute trop propre même pour en devenir réellement palpitant. Quant à Pendergast, il semble traverser le récit presque en spectateur avec un ennui profond et l’air de se demander ce qu’il fait là. Si les auteurs voulaient le faire passer pour dépressif, c’est réussi. Ce n’est qu’à la fin du récit qu’il s’éveille dans un terrible jeu de cache-cache avec le coupeur de tête, jeu qui aurait gagné à être plus développé et non aussi rapidement conclu.
On comprendra donc que je referme cette Nuit sans Fin avec un poil de frustration, en considérant que cet opus est loin d’être le meilleur de la série avec l’inspecteur.
Je remercie les éditions J’ai Lu pour leur confiance