Maben et sa petite fille sont en errance depuis dix ans, toute leur fortune tenant dans un sac poubelle ; Russel, lui, rentre au pays, brisé par dix années de prison. Alors que ces deux paumés n’auraient jamais dû se croiser, le destin qui peut jouer, parfois, de vilains tours, va les y contraindre.
Bien belle –et dure –histoire que celle que nous raconte là M.F. Smith dans un roman plein de pudeur et de retenue qui rend grâce aux damnés de la terre, à ceux que la société a rejeté parce qu’ils ne savaient pas s’adapter à elle.
Personnages complexes dans une histoire à la trame simple, Maben et Russel, ivres d’une envie brute de liberté et d’un infini besoin de rédemption, vont se heurter à la haine et la rancune tenaces d’une petite communauté rurale du Mississipi où tout le monde se connaît et où les souvenirs communs ne sont pas forcément garants de mansuétude.
Très sobrement raconté mais avec une force d’écriture peu courante, l’auteur nous entraîne dans la banalité quotidienne d’une petite ville du Sud dans un roman noir et implacable mais où l’humour et la tendresse surgissent parfois, sans qu’on s’y attente, comme pour nous offrir une pose. C’est que le lecteur se sent comme un confident à qui un ami confierait sa douloureuse histoire et qu’on aurait envie de réconforter en lui disant que les choses vont s’arranger alors qu’on sait que le pire est encore à venir…

page
8
Écrit par

Créée

le 22 nov. 2017

Critique lue 190 fois

page

Écrit par

Critique lue 190 fois

D'autres avis sur Nulle part sur la terre

Nulle part sur la terre
Stef_Eleane
10

Une claque !

Ce roman m’a empoigné, enjôlé d’une façon toute à fait surprenante. Moi qui n’avais que très peu apprécié son précédent roman, je dois vous dire que j’avais beaucoup d’appréhension sur cette lecture...

le 28 sept. 2017

2 j'aime

Nulle part sur la terre
BonoChamrousse
8

Critique de Nulle part sur la terre par Bono Chamrousse

NULLE PART SUR LA TERRE de Michael Farris Smith, traduit par Pierre Demarty Éd. SonaSonatine (grand format) Éd. 10/18 (poche) "Le passé ne meurt jamais" Mis en exergue, cette citation tirée d'un...

le 4 juil. 2019

Du même critique

Le Maître des illusions
page
9

Epoustouflant

J’avais lu ce roman il y a vingt ans sans en retirer un plaisir particulier mais après avoir adoré « Le petit copain » et « Le chardonneret », j’ai relu cet ouvrage. Mon Dieu comment avais-je pu...

Par

le 8 août 2016

9 j'aime

La Chasse
page
6

Un Minier mineur mais engagé…

Dans un polar, il est normal que la police occupe une position centrale. C’est même la moindre des choses. Et puisque c’est toujours le commandant Cervaz qui conduit l’enquête dans le dernier roman...

Par

le 7 juin 2021

6 j'aime

C’est arrivé la nuit
page
4

Encéphalogramme plat

Il y a près de vingt ans que je n’avais plus ouvert un livre de Marc Lévy mais j’ai craqué pour son dernier. Non parce que j’ai soudain éprouvé des remords devant son impressionnante bibliographie...

Par

le 30 nov. 2020

5 j'aime