Je continue mon petit tour des philosophes taoïstes, après Lao Tseu, Lie Tseu, voici Tchouang Tseu... J'éviterai tout jeu de mots. Et encore une fois, c'est très bien. Alors si "oeuvre complète" ça claque moins que le vraie classique du vide parfait, il faut bien admettre que l'oeuvre n'a rien à envier à celle de Lie Tseu (Lao Tseu reste au-dessus pour moi, car beaucoup plus condensé). Rien qu'en faisant cette critique je ne vais pas respecter le Tao, mais c'est une philosophie, assez éloignée et assez proche de la mienne en même temps qui me plaît beaucoup. Comme je l'avais dit ma critique du vide parfait ça rejoins dans certains aspect le stoïcisme, mais ça va même beaucoup plus loin et ça dit des choses que je défends depuis longtemps (enfin moins longtemps qu'eux), comme le fait qu'il ne faut pas discriminer, mais englober, ce ne sont pas les différences qu'il faut faire resurgir, mais bel et bien les ressemblances (plus facile à dire qu'à faire).
J'aime ce côté où l'on ne cherche ni le bien, ni le mal, où ce que l'on veut ce n'est ni la paix, ni le conflit, mais vivre dans l'harmonie. Le fait que le Tao ne peut se résumer ni avec des mots, ni avec le silence. On touche aux limites de conceptions de l'être humain et ça c'est fascinant et passionnant. J'ai beau être athée, nihiliste, je me dis que si tout le monde (j'essaye de bien choisir mes mots, mais je ne vais pas y parvenir, je le sens) était taoïste, ou suivant le Tao, le monde serait un meilleur endroit. Les gens ne se soucierait plus d'être aimé par les autres, de leur réputation, de leur ego, de leur intelligence.
J'aime cet exemple du boucher qui n'utilise qu'un couteau par an qui il est tellement en harmonie avec la bête qu'il découpe qu'il passe entre les os avec sa lame très fine. Le but n'est pas d'aller contre les gens, contre les choses mais de les accepter.
C'est également pour moi une leçon d'humilité, comme dans cette histoire où l'apprenti veut aller remettre sur le droit chemin un roi et où son maître lui dit qu'il n'est pas parfait (enfin c'est un autre mot), donc il ne peut pas penser une seule seconde réussir à remettre sur le droit chemin ce roi.
En tous cas le lisant ça (ainsi que les deux autres auteurs que j'ai déjà cité) je n'ai envie que d'une chose, de quitter mon confort de commencer mon initiation au Tao, de vivre cette spiritualité. Cependant j'aurai peur de gâcher ma vie... Peut-être que Huainan zi finira par me convaincre (le second volume des philosophes taoïstes dans la collection de la Pléiade).
Ces petites paraboles sont fascinantes et pleines d'enseignements et m'auront profondément marquées.