Odes et mythes
Nombreux furent ceux qui louèrent le poète lyrique Pindare, s'eût-il agi de ses antiques contemporains comme de ses commentateurs modernes, pour la ferveur religieuse qu'il se plut à exprimer dans...
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le 25 avr. 2022
Nombreux furent ceux qui louèrent le poète lyrique Pindare, s'eût-il agi de ses antiques contemporains comme de ses commentateurs modernes, pour la ferveur religieuse qu'il se plut à exprimer dans l'immense partie de ses odes, pour avoir su piédestaliser la fonction du poète en magnifiant et perpétuant la gloire de ses modèles, et enfin pour la supériorité des qualités stylistiques de son art, le plaçant ainsi à la place du « plus célèbre des poètes lyriques » selon la notice sur Pindare, du traducteur M. Perrault-Maynand. Et quoique après avoir été notifié de cet avertissement qu'il serait impossible de retranscrire Pindare en français, il me faut avouer être sorti totalement désappointé de l'œuvre, tant par la médiocrité des condensés mythologiques qui ne permettent nullement de s'imprégner des récits que par l'absence de liens entre ces cascades digressives et les vainqueurs consacrés. Prenons-en pour preuve la Pythique IV où Pindare résume misérablement l'expédition des Argonautes, allant provoquer la saturation, sinon le dégout du lecteur par l'incapacité de l'auteur à rendre prenants ses propos. Par opposition à ces odes exécrables qui composent la majorité de l'œuvre, nous trouvons des textes beaucoup plus subtils, infiniment meilleurs, où la simple évocation des dieux se marie agréablement à la louange du triomphateur, le tout assorti à une morale digne d'Ésope, comme la Néméenne XI. La déception se situe également dans le choix délibéré du traducteur (mentionné à la fin de sa dissertation sur les jeux olympiques), en ayant préféré à la traduction littérale, la traduction sémantique. Il est à préciser que le problème souligné concerne l'infidélité stylistique et non pas le style propre du traducteur, puisque les textes qu'il a traduits apparaissent irréprochables sur la forme ; j'eusse préféré néanmoins un aperçu de ce style pindarique, de comprendre le point du verbe « pindariser ».
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le 25 avr. 2022
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