La suite d’Ilium. La même soupe. Mais au moins, il y a du rythme, on ne s’ennuie plus, et l’auteur semble savoir où il va. Mais la destination finale d’une soupe, tout le monde la connaît, n’est-ce pas ?
Sous l’impulsion du scholiaste Hockenberry, la guerre de Troie s’affranchit du récit d’Homère. Les Grecs et les Troyens s’allient pour combattre les dieux avec l’aide des Moravecs. Sur Terre, les Voynix massacrent les Derniers Hommes. Ceux-ci vont devoir apprendre à survivre et à se battre pour échapper à l’extinction.
Olympos trouve très rapidement son rythme de croisière, dans la foulée des derniers chapitres d’Ilium. Les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit, et la curiosité du lecteur est attisée en permanence par cet univers décidément très complexe et très singulier. De plus, on s’attache réellement à la plupart des personnages, à quelques rares exceptions près. On souffre avec eux, on s’interroge, et on a réellement envie de savoir s’ils vont s’en sortir et comment. Contrairement à Ilium, il n’est pas difficile d’avancer dans Olympos, tant le récit est prenant et intrigant. Aussi, c’est avec beaucoup d’impatience qu’on attend la conclusion du récit. Et c’est là que les choses se gâtent.
Tout d’abord, l’épilogue semble écrit par un (mauvais) scénariste de Hollywood. Ainsi, la plupart des personnages vont survivre suite à un dénouement digne des pires films d’action, échappant à une mort certaine grâce à une intervention providentielle de dernière minute, voire de dernière seconde. Ensuite, l’entité maléfique qui tire les ficelles dans l’ombre disparaît purement et simplement sans combattre, sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. Tout ça pour ça donc… Et enfin, Dan Simmons ne peut pas s’empêcher de terminer son récit avec une touche de mysticisme, qui n’explique rien et qui lui permet de clôturer l’histoire en quelques pages.
Olympos est un livre riche, tellement riche qu’il en devient un peu indigeste. Moins lent qu’Ilium, mais un épilogue aussi décevant est difficile à avaler après une lecture de près de 2.000 pages (en comptant les deux romans).
Originalité : 4/5. Univers parallèles, auteurs classiques, transhumains interconnectés, robots intelligents, le tout autour d’une Terre détruite par une guerre mondiale, on trouvera difficilement quelque chose qui ressemble à Ilium/Olympos.
Lisibilité : 2/5. Très long, et parfois très lent.
Diversité : 3/5. Passer alternativement de la guerre de Troie sur une planète Mars dans un univers parallèle à un camp de réfugiés en Ohio assiégé par une armée de robots à un tour du monde en téléphérique suffit largement à éviter la lassitude.
Modernité : 3/5. Une lecture futuriste de Shakespeare, Homère, Proust, …
Cohérence : 2/5. Même si nous ne sommes pas face à une conclusion en forme de métaphore chrétienne comme dans Endymion, il est dommage que tout cela se termine en eau de boudin mystique.
Moyenne : 5.6/10.
A conseiller si vous êtes avez lu Ilium et que vous êtes prêt à en reprendre encore une grosse cuillère.
https://olidupsite.wordpress.com/2019/05/04/olympos-dan-simmons/