Allegro appassionato

4.0 étoiles sur 5Allegro appassionato

Le premier roman de Clara Lamarca se distingue par une sensibilité à vif : du début à la fin, le lecteur est empoigné par une histoire d'ados, au début quelque peu excessive, dans la perception du harcèlement scolaire et du harcèlement sexuel, mais les seconde et troisième parties sont plus réussies, plus courtes, plus haletantes, le rejet des deux personnages principaux par leur entourage lycéen débouche sur un premier amour fusionnel, de sorte que le roman va de plus en plus fort et de plus en plus vite. Les sentiments s'échauffent, les évènements dramatiques se multiplient, et leur accumulation, même si elle frise l'invraisemblance, produit ses effets.

Je suis sûr que beaucoup d'adolescents, et même d'adultes, adoreront ce livre de passion et d'angoisse, d'excès et de violence, de tendresse et d'espoir, de grossièreté souvent gratuite et de finesse dans la description d'un premier amour entre deux êtres solitaires et mal intégrés à la société qui les entoure, qu'ils ressentent comme étouffante: un amour de soif, un besoin irrépressible l'un de l'autre

Il me semble que ce roman très contemporain ne pourrait pas avoir l'intensité qu'il a s'il ne renfermait pas de nombreux éléments autobiographiques. Je pense aussi qu'il pourrait très facilement être porté à l'écran, ce qui décuplerait son succès.

Et j'attends le second roman, en espérant qu'il sera, cette fois , empreint de la sérénité qu'on éprouve en écoutant l'Andante de certaines Sonates de Beethoven.