Je n'y voyais pas que le bonheur
J'ai toujours trouvé sordide le fait de voir quantifier en monnaie sonnante et trébuchante une existence par nos assurances. Comme si un vie se résumait à une valeur monétaire. Comme si on gommait tout ce qui fait et caractérise un individu.
Rien que d'y penser cela me fait froid dans le dos et pourtant si je reste un tant soit peu rationnelle, je me rends bien compte qu'il fallait bien faire quelque chose. Un chèque cela ne peut pas combler l'absence d'un être cher, mais il faut bien essayer de vivre avec ce manque. L'argent est juste un moyen, un outil comme tant d'autre pour y parvenir avec un minimum de dignité.
Chaque chapitre de ce livre est une petite histoire, une destinée de cette famille qui bascule, une prise de conscience et c'est toujours relié à une somme d'argent, une donnée chiffrée. Cette somme peut être modique car elle indique surtout un espace temps qui marque le basculement, une activité quotidienne et hop, on est de l'autre côté.
On suit les personnages de cette famille au grès de ces moments, de ces instants. On remarque l'évolution de leur existence. On apprend à les connaître, on s'habitue, ils deviennent des familiers.
Antoine notre narrateur ne nous fait pas rêver. J'oserai presque dire au contraire qu'il pourrait sans peine nous plomber pour de bon le moral. Cette réalité, sa réalité est proche de la notre et donc on s'identifie forcément un peu. Ceci dit ce sont des cumulards des ennuis et de l'ennui.
Pas de grands héros, juste du quotidien et des gens ordinaires. Glaçant !
Quand viendra le drame ce sera pire encore !
J'ai aimé les deux tiers de la première partie (l'ouvrage en compte trois), puis je me suis lassée. Trop répétitif. Trop de malheurs. Envie de lire autre chose que cette liste de catastrophes.
Ensuite, j'ai décroché un moment avant de tenter une nouvelle immersion dans ce roman, mais il est bien compliqué de raccrocher les wagons par la suite.
Le chapitrage qui au début donnait une impression de rythme devient presque agaçant. Comme quoi des qualités peuvent devenir des défauts en quelques dizaines de pages.
Dommage car cela renforce une impression de gâchis.
Le sujet et l'angle d'attaque était fort intéressants.
Heureusement les miracles arrivent de temps en temps et après un moment de galère, j'ai repris goût à ma lecture. Un gros passage à vide qui marque tout de même mon impression globale mitigée.
Dommage.