On ne voyait que le bonheur par Brice B
Je n'avais pas très envie de lire ce Delacourt, parce que je me méfie des romans d'auteurs ayant connu le succès, que les éditeurs sortent en tirage conséquent à grand renfort de publicité lors de leur tsunami éditorial annuel qu'on appelle savamment rentrée littéraire, et qu'on retrouve à coup sûr dans les coups de coeurs de quelques journalistes, libraires ou sélections officielles de prix littéraires quelconques. Du coup, Delacourt, je n'étais pas convaincu.
C'est un roman vite lu, à peine trois petites heures. On suit la vie banale d'un homme banal, qui subit la vie plus qu'autre chose, qui connaît des bonheurs ordinaires et essaie, on ne sait pas trop pourquoi, d'aller contre ce penchant naturel, de prendre sa vie en main, de réveiller le fauve qui sommeille au fond de lui. Ironiquement, c'est ce geste plein de désespoir qui mettra fin aux jours de cet homme banal et invisible, et qui lui permettra de renaître ailleurs.
On ne voyait que le bonheur est une belle surprise, parce que c'est un roman simple, qui ne donne pas de grande leçon et ne sert pas de grandes ambitions littéraires, parce que ce pourrait être un roman d'Anna Gavalda à ses débuts (quand elle écrivait de bons bouquins), parce qu'on y frôle le drame de nos vies sans jamais tomber dans le pathos. Je n'avais pas très envie de le lire, je l'ai lu, et je ne regrette pas.