Contrairement au livre de Maurice Genevoix (Ceux de 14), ce livre est bien plus abordable, bien plus facile à lire, bien plus agréable au final, si j'ose dire vu qu'on parle de cette odieuse boucherie au long terme que fut la 1ère guerre mondiale. C'est par ailleurs très intéressant de lire un livre écrit par un Allemand, amenant un autre angle de vue. On apprend néanmoins que les Allemands ont combattu près de Cambrai (donc il n'y a pas eu que Verdun et la bataille de la Somme) contre des Anglais, des Hindous, des écossais en kilts ou encore des Néo-Zélandais.
Toutefois, ce qui me perturbe, c'est ce sentiment qui revient régulièrement tout au long du livre sur le devoir patriotique, l'absolue certitude qu'ils faisaient quelque chose de bien. Le héros a été blessé 14 fois en 4 ans et c'est assez pénible de le voir revenir à la charge aussi souvent. De notre lointain point de vue, on a du mal à comprendre pourquoi ils ne remettaient pas tout ça en cause, c'était une autre époque indéniablement. On a la faiblesse de croire que ces 2 guerres absurdes auront au moins servi à ça. A nous aider d'arrêter de voir la guerre comme quelque chose de fascinant, de héroique, de beau, de viril. Une phrase résume bien l'état d'esprit du livre, vers la fin :"Chacun savait bien que nous ne pouvions plus vaincre. Mias l'adversaire devait voir que l'esprit viril n'avait pas encore disparu." Et il faut attendre dans la toute fin du livre pour lire l'auteur s'interroger sur le sens de tout ça. Sinon, pas de remise en question et même, comme dans le camp français (relaté par Genevoix), on tirait gaillardement sur ceux qui revenaient en arrière. Bref, j'ai un peu honte de l'écrire mais j'avoue avoir été fatigué par ce récit au long cours d'un survivant ayant traversé ces 4 années de guerre. Quel gâchis, quel inepsie, quel désastre. Donc bien sûr, par devoir de mémoire, il faut le lire, mais ça reste pénible et dérangeant. Ces pauvres gars ont vécu l'enfer, orages d'acier dans le ciel au quotidien, permissions minimalistes, rations alimentaires ridicules et souvent inmangeables, blessés atrocement mutilés au quotidien et par dessus le marché, si blessés, les soldats devaient montrer patte blanche et prouver qu'ils ne s'étaient pas mutilés volontairement pour revenir à l'arrière.