Bon, Fight Club m'avait plus que séduit (autant sa version écrite que filmée), Le Festival de la couille m'avait laissé ballant de par ses inégalités, Snuff m'avait carrément déçu. Pourtant, lorsque j'ai vu qu'un nouveau Palahniuk venait de sortir, je n'ai pas pu résister. Malheureusement...
Voilà le topo. Ceux qui ne l'ont pas lu, ou qui l'ont lu et sont atteint par alzheimer, veuillez ne pas lire la suite car elle contient des SPOILERS SPOILERS SPOILERS. Sauf si vous n'avez pas envie de le lire, ce qui, dans le cas de ce livre, serait plutôt légitime bande de patates. No offense please.
Partie 1, Le Petit Porno Illustré : en effet, le premier quart du livre n'a pas plus d'intérêt que les myriades de livre érotico-pornographiques qui tapissent les murs de librairies depuis le succès des Fifty Shades... Donc d'un ennui quasi mortel, sauf si vous prenez les choses en main (pff... cette critique va être truffée de jeux de mots graveleux aussi mauvais que celui-là, n'hésitez pas à arrêter de la lire, merci). Bref, l'histoire sexuelle d'une jeune avocate ratée (Penny), passables sous tous rapports mais excellente dans aucun domaine.
Partie 2, Fifty Shades of Grey : ben nous le mentionnions plus haut, voilà qu'il débarque. Sauf qu'ici monsieur Grey se nomme Maxwell. Sinon c'est tout pareil. Monsieur a une classe hors du commun, se tape les meilleures meufs de la planète, a du fric jusqu'à en chier et tombe raide amoureux de madame Penny Harrington (l'avocate suscitée) comme par enchantement. Amoureux ? Pas tant que ça puisqu'elle lui sert principalement de cobaye pour ses milliers de joujous sexuels (oh my gode).
Partie 3, The Truman Show : voilà que patatra, elle se fait larguer par monsieur, car elle ne jouit plus assez bien. Commence la conspiration, puisque d'anciennes conquêtes du monsieur la mettent en garde : il voudrait conquérir le monde avec ses sextoys. Quelques temps plus tard, ses magasins ouvrent, les femmes foncent acheter ses produits, le PIB des United States of America chutent vertigineusement puisqu'elles finissent toutes chez elles à se ramoner le tuyau. Catastrophe. Et pire que tout, Penny apprend qu'il a "infecté" tous ses joujous sexuels avec des microrobots prêts à prendre les manettes de leurs esprits de ménagères stupides, pour les faire acheter tout ce que les sociétés appartenant à Maxwell vend.
Partie 4, "World War Z" : les USA détruites, New-York en cendres, les femmes hagardes errent dans les rues transies par la perfection des godes vendus par monsieur qui, en passant s'en met plein les poches. Sauf que Penny est là ! Elle va l'entuber, le con.
Partie 5, "Into the Wild" : au péril de sa vie, elle fonce jusqu'à l'Everest dans un périple fabuleux, où elle trouve la vieille sage nymphomane qui a tout appris à monsieur Maxwell sur le plaisir. La vieille l'initie aux pratiques tantriques et c'est une Penny changée qui revient en Amérique, prête à terrasser le monstre.
Bref, je m'arrête là, je ne vais pas vous gâcher la fin, quand même. Non mais sérieux, un moment, je me suis dit qu'il faisait peut-être dans le 216e degré, qu'il fallait voir ça comme une critique acerbe de la publicité, de la société de consommation, des porno-books actuels pour mamie en manque. Et c'était sans le moindre doute l'idée de base de Palahniuk. Sauf que...
Sauf que tout est poussif à l'extrême sans arriver à devenir drôle, ce qui font passer les 200 pages très très très lentement.
Sauf que exit les phrases coup de poing pourtant caractéristiques de l'auteur. Il s'étale en banalités, avec des descriptions franchement mauvaises (sérieux, si l'on veut vraiment critiquer les Mommy Porn, on fait pas du Mommy Porn, si ?).
Sauf qu'à force de caricature, la lecture devient indigeste au possible (sincèrement, prenez un Fifty Shades, vous rigolerez plus) et b(i)aise tous ses messages (critique du capitalisme, de la pub, de la manipulation des masses, quête du plaisir notamment) pourtant intéressants à traiter.
Sauf que l'on a clairement l'impression qu'il fait du sexe cru pour faire du sexe cru (contrairement par exemple au Cronenberg "Consumés", qui lui aussi use beaucoup de cette thématique et également de l'absurde de ses personnages, mais avec beaucoup plus de subtilité... Ce qui a pour conséquence de réellement transmettre les messages critiques qu'il veut nous faire passer).
Sauf que sérieusement... Pierre Courgette, Alouette d'Ambrosia, Baba Barbe-Grise...
Sérieusement ?
Caricature d'une caricature. Du sexe pour le sexe. Beaucoup, beaucoup de longueurs... Arf, non, définitivement, même au 217e degré l'Orgasme de Palahnuik de passe pas. Dommage, la prochaine fois peut-être.