Origine
6.2
Origine

livre de Dan Brown ()

Donc une nouvelle fois, la cinquième, Robert Langdon, seul contre le monde entier, va "tenter" sauver le monde libre. Croisez les doigts. Allumez des cierges.
Ce coup-ci, Robert aide un pote futurologue qui vient de se faire flinguer à la minute où il voulait annoncer une "découverte scientifique révolutionnaire" (quatrième de couverture)... Vraiment pas de bol, le gars.
Le grand drame étreint nos petits cœurs quand on va s'apercevoir que le pote hyper connu, milliardaire et la sommité universitaire Robert Langdon sont en fait des grands solitaires qui n’ont personne pour les aider.
Ces grandes célébrités baignées dans la reconnaissance, adulé par un public nombreux n'ont plus un seul ami, un copain de bistrot, un voisin sympa quand commence les galères. Dur bilan de la gloire que l'ouvrage ne manque pas de constater amèrement, à moins que ce soit un prétexte pour que Robert, Bob, bobby, fasse encore tout le job.
Heureusement, il va être flanqué d'une postiche bonnasse qui sans vraiment de raison va risquer sa vie, sa réputation et se coucher à des points d'heures pour le bien de l'humanité. Le lecteur respire à nouveau.

Pour sa décharge, Il faut dire que le pauvre petiot Robert n’a rien pour lui. Sa seule personnalité réside dans sa claustrophobie et la possession d'une montre Mickey, c’est tout. Sinon, il saoule tout le monde avec ses résumés de fiches Wikipedia à chaque fois qu’il voit un monument, une œuvre d’art, etc. Son entourage le supporte tout juste quand ils doivent faire équipe lors d'une soirée Trivial Pursuit, sinon, c'est bonjour, bonsoir... alors, il a bien de la chance d’avoir dans les pattes une donzelle dont chaque intervenant insiste lourdement et uniquement sur sa fabuleuse beauté. « Sa silhouette longiligne, son abondante chevelure brune, son élégance naturelle étaient irrésistibles ». Dixit le vilain de service, in Chapitre 11. (Il en existe des tonnes). Elle possède cependant quelques connaissances pour supporter les monologues de Bob, le lourd. Ambra Vidal rappellera étrangement aux plus attentif Sophie Neveu (Da Vinci Code) ou Vittoria Vetra (Anges et Demons) ou Sienna Brooks (Inferno), mais bon...


Autant lire la liste des ingrédients d'un plat surgelé vous ferez des progrès en chimie.


Nos petits amis, après le meurtre de leur super copain décident parce que c’est naturel de mener leur propre enquête, dans la foulée, tête baissée, rien à foutre, yolo. Leur enquête qui consiste, pour de vrai, pendant tout le livre à trouver le code pin d’un téléphone, carrément.
Pour cela, ils vont visiter l’Espagne au rythme d’un bus touristique, « à votre gauche, la cathédrale Sagrada Família et attention à gauche un vilain méchant pas beau qui tire super mal, ne ratez pas notre complot mondial… »…
Dan Brown dans sa grande humilité, pour pas que le lecteur inculte se sente écrasé, résume l'Histoire à des anecdotes, les grands artistes ne sont définis que par des ragots, la géographie tient de la version copier d’un guide du routard.
Ils leurs arrive plein de péripéties hautes en couleurs, principalement parce que les autorités sont bornées, les méchants ont un passé douloureux qui les obligent à fomenter des plans complexes. Le lecteur se demande s’ils vont débloquer ce foutu téléphone.
Vers le dénouement, les explications de tout ce bazar, complot mondial, percée scientifique et fin des religions (tant qu’à faire), se teintent d’un passage à haute teneur en science, niveau grande section maternelle à la limite d’un résumé d’article de Science et Vie junior.
Ce qui est rassurant, le lecteur ayant un lourd déficit de l'attention sera guidé par la répétition une dizaine de fois de chacune des infos, notamment sur la beauté de la demoiselle, l'érudition de Bob, la radicalité du supposé méchant et ce lecteur pourra à loisir deviner à loisir toute l'intrigue, ce qui confère nettement une confirmation soit de notre intelligence supérieure, soit que le scénario est mal fichu.

Malheureusement je n’ai pas fait d'études de Lettres super poussée pour étudier la fabuleux style de Dan Brown, entre le neutre total modèle rédaction de sixième et le lyrique gênant. Les voitures bondissent, les gens surgissent, etc. Les pages se tournent rapidement, rien n'a d'importance, ça se lit, c'est longuet, on s’ennuie à mort mais on veut être déçu jusqu'au bout...


Autant lire une notice Ikea, au moins vous ferez des progrès en Suédois.




Pour dire la vérité, la fin que j'avais envisagé me semblait bien mieux que celle proposée. Je vous déconseille de la lire car elle spoile une partie du bouquin.


Je pensais que le gars mort avait transféré sa conscience dans l'ordi et se faisait passer pour Winston, qu'il manipulait tout le monde, gentil et méchant. C'est aussi débile que ce qui est proposé, mais avec le petit avantage de poser la question de la conscience et de l'obéissance aux ordres des gens (tout ce passe avec un ordi, un téléphone, etc.)... et aussi mettre en exemple un cas de vie cyber... Transhumanisme tout le bazar.
Pareil, pour le roi qui ne sert à rien, comme son fils, qui, le roi, au lieu de mourir se serait mis dans l'ordinateur, blablabla...

Cosette-W
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le 6 oct. 2017

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