les larmes du clown manquent de sel
Et oui en voilà un livre qui a tout pour plaire; les enfants handicapés, une "histoire vraie" et douloureuse et en plus le gars a de l'humour par rapport à cette tragédie, vous savez là cette "politesse du désespoir". Pour en remettre une couche, des fois qu'on se sente quand même autorisé à ne pas aimer le livre, l'auteur était un ami de l'intouchable Pierre Desproges.
Autant dire qu'on est terriblement mal à l'aise quand on a le malheur de trouver ce bouquin mal écrit, superficiel, tire larmes, trop poli pour être honnête et foncièrement sans grand intérêt.
Autant dire qu'on est bien emmerdé quand les gens qui vous l'ont conseillé vous demandent ce que vous en avez pensé... On peut toujours tenter l'excuse du," je ne l'ai pas encore fini", mais étant donné la brièveté du récit et les nombreux blancs qui ponctuent le texte pour lui donner l'apparence d'un vrai livre sur les étagères des librairies; on passe vite pour un semi analphabète.
Alors assumons. On ne va pas faire le procès de l'auteur, sa douleur est très probablement sincère et sa tentative est louable, mais le livre est mauvais. On a davantage l'impression à le lire d'un bon numéro de Mireille Dumas que d'un livre bien écrit, aucun poncif n'est épargné, on a droit a du name dropping, une pseudo enquête sur le "monde du handicap", comme si les handicapés vivaient dans un monde parallèle.
Petit a petit l'agacement gagne du terrain et on veut en finir avec ce ramassis de sentimentalisme gluant mélé de "cynisme à l'eau de rose" tel que Beigbeder se définissait lui même.