Comme il est délicat d'exprimer son ressenti devant ce roman qui m'aura dispensé un certain plaisir de lecture mais qui m'aura aussi quelque peu indisposé par les facilités dont a abusé son auteur !
Disons-le tout de suite, il n'aurait jamais retenu l'attention de personne s'il n'avait pas été écrit par un écrivain à la notoriété déjà bien établie tant il baigne dans la banalité. Cette banalité, c'est justement ce que Philippe Besson tient à mettre en avant, me rétorquera-t-on. Soit, mais il faudrait alors justifier ce parti pris par une certaine profondeur dans la description de ses protagonistes et de leurs sentiments. Or j'y ai surtout vu une accumulation de clichés qui m'ont étonné de la part d'un écrivain dont j'avais apprécié sans réserve plusieurs publications.
On conviendra que la structure de ce roman "choral" ne peut prétendre à la palme de l'originalité : la présentation en très courts chapitres de plusieurs passagers du train, suivie de la rencontre entre certains d'entre eux avant l'irruption d'un événement dramatique annoncé dès la quatrième de couverture qui, par ailleurs, avise le lecteur potentiel d'un "suspense redoutable" auquel je n'ai guère été sensible.
Il n'en demeure pas moins que l'écriture sans artifices de Philippe Besson participe à la démocratisation de la lecture et nous devons être reconnaissants à "Paris-Briançon" pour cela.