Paris est une fête par Christine Deschamps

Parce que mes contemporains se sont rués dessus après les attentats de Paris et que les journalistes le rappellent à tout moment depuis, j'ai fini par céder aux sirènes de la curiosité et lire ce recueil de nouvelles, bien que je n'aime généralement pas les nouvelles. Ce ne sont pas celles-ci qui vont me réconcilier avec le genre, même si, effectivement, c'est intéressant de profiter de l'intérieur de l'ambiance qui régnait dans ce Paris mythique fréquenté par des Américains immortels, des Espagnols illuminés et des Anglais amidonnés. Hemingway offre une porte d'entrée unique dans cet univers fertile, superficiel et désormais perdu, mais il y a des voix qui vous entrainent inexorablement à leur suite, vous font sentir proches, suscitent une adhésion immédiate, et celle d'Hemingway n'en fait pas partie, hélas. Ses réflexions, passablement répétitives, m'ont souvent semblé poussives et dénuées de profondeur, même s'il a choisi des anecdotes éloquentes sur les uns et les autres. Il n'a pas su transcender la banalité, mais c'était peut-être délibéré, je ne sais pas. Toujours est-il que je n'ai pas lu avec plaisir ces nouvelles assez fades et mal fagotées, qui disposaient pourtant d'une matière inégalée pour nous enchanter. C'est juste que l'écriture m'a semblé plate et la pensée pataude. Comme je me trouve bien sévère avec un monument de la littérature, je vais être obligée de me plonger dans une autre œuvre pour corriger ce premier avis bien surprenant...