Yves Harté relate le rapprochement d’un fils avec son père autour de l’empathie qu’il avait développé jeune. Au moment du décès de son père, un homme se replonge dans sa maison, ses objets, ses petits fragments de vie qui lui rappellent de multitudes souvenirs. Et puis à la faveur de ses fouilles, il trouve une chemise cartonnée avec, pour chaque jour de la semaine, une nouvelle écrite par son père. Une commande de jeunesse lui avait été faite. Il avait choisi de raconter le récit de personnes confrontées à toutes sortes de solitudes.
Avec délicatesse, Yves Harté décrit une série de portraits : une institutrice esseulée qui choisit les rapports sans lendemain pour soulager sa solitude; un SDF victime de l’engrenage de la précarité, etc.
En exhumant ces fantômes du passé des pages noircies de la propre écriture du père qui est, à jamais, absent, un pont entre passé et présent se crée, rapprochant encore un peu plus le fils avec son père.
Comme un héritage, Yves Harté raconte simplement mais avec beaucoup de tendresse ce rapprochement posthume. En nous les faisant découvrir au fur et à mesure, Il retrouve une vie qui, au fil des découvertes, lui devient très chère.
Avec un art maîtrisé de la nouvelle, Yves Harté fait vivre cette réconciliation entre l’adolescent et l’adulte que son narrateur est devenu. Il prend conscience que la vie n’est pas une succession de hasard mais bien une construction unique et personnelle.
Son ton tranquille et la sérénité qui s’en dégage font de Parmi d’autres solitudes un roman où la nostalgie se vit dans l’apaisement et la certitude d’être en accord avec l’absent.
Un bien émouvant récit !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/10/18/yves-harte-parmi-dautres/