Passager pour Francfort par Incertitudes
Passager pour Francfort n'est pas très connu. Pourtant, le nouveau Christie était très attendu en cette année 1970.
Ce n'est pas une enquête classique avec un meurtre, une énigme et un détective pour donner la solution au lecteur à la fin du livre. C'est un roman d'espionnage avec quand même un coup de théâtre à la fin et un coupable. Mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas le cœur du livre. Il se rapproche plutôt du Chat et les pigeons dont on retrouve certains personnages (Pikeaway, Robinson).
Dans l'introduction du roman, Agatha Christie nous donne un véritable cours sur le métier d'écrivain. C'est très intéressant car je crois qu'elle n'aimait pas spécialement parler de ses méthodes de travail. Seulement, c'est bien beau mais ça n'a aucun rapport avec la suite de l'histoire.
La romancière a toujours su piquer notre intérêt dès les premières pages. Une jeune femme va demander à un inconnu dans un aéroport de lui prêter son manteau et son passeport. Faute de quoi, selon elle, on la tuera. Le lecteur aura envie de savoir qui est cette inconnue, ce qu'elle cherche et ce qu'il va advenir de ses relations avec Stafford Nye, que l'auteur nous présente comme étant un diplomate excentrique avec un humour bien à lui.
Las. Agatha Christie se perd ensuite dans d'interminables dialogues sur la situation politique en 1970 dominée par les manifestations étudiantes, étudiants soi-disant manipulés par des idéologies nauséabondes.
Je n'y crois pas. Tout comme je reste perplexe devant sa description des services secrets britanniques. J'ai comme l'impression qu'au fond elle nous parle d'un univers auquel elle ne comprend rien. S'est-elle donnée la peine de se documenter ? De faire des recherches ? D'interroger des gens ? Franchement, j'ai un doute.
Les meilleurs récits sont les plus simples. L'intrigue manque de fluidité. Elle aurait grandement gagné à être centrée uniquement sur le duo Stafford Nye-Mary Ann suffisamment intrigant et attachant à la fois.