Passé presque parfait

Ce roman traverse 40 ans d'Histoire de 1968 à 2008 de l'aristocratie anglaise qui est une période de bouleversements. Je l'ai lu car j'ai adoré la série TV "downton abbey" du même auteur qui retrace une autre période à travers une famille d'aristocrates anglais du début du siècle à la fin des années 20 avec brio et dont les dialogues sont ciselés.
Le narrateur se voit confier une mission par une vieille connaissance qu'il ne fréquente plus très malade qui souhaite mettre de l'ordre dans sa vie et retrouver 6 des femmes qui ont compté pour lui. Cet inconnu a priori qui parle à la première personne est clairement l'auteur qui prend prétexte de cette histoire pour nous faire part de ses réflexions ayant pour thème principal "le temps et la façon dont chacun de nous pour peu que nous atteignons la cinquantaine, doit traverser deux ou 3 périodes historiques différentes..nous n'avons plus les mêmes pensées qu'à 20 ans..." comme il le dit très justement. Et en effet, ce recul est des plus intéressants pour expliquer l'évolution des moeurs peu à peu en général ou sur quelques "détails" notamment sur les aspects vestimentaires comme la queue de pie ou autres usages divers. Les vérités d'hier ne sont plus celles d'aujourd'hui pour des tas de motifs ou de réalités qui ne sont pas toujours ceux que l'on croit. L'ironie du sort est d'ailleurs que l'auteur a été anobli pour son travail critique (et non de critique comme certains l'affirment) sur l'aristocratie britannique qui a subi une évolution lente et donc fort différente de la nôtre avec la Révolution. Tout ce que nous qualifions de "so british" vient de là et vaut le détour pour comprendre les britanniques qui sont toujours attachés à leurs traditions ou à un certain humour décalé, certains pour être des purs jus et d'autres pour n'être que des parvenus voulant se les approprier uniquement pour celles qui les servent directement.

C'est très bien écrit et le roman de 642 pages se lit très facilement mais, car il y a un mais, quelques répétitions et globalement deux cents pages de trop l'alourdissent de sorte qu'arrivée à la 403 ème page, j'ai eu plus de mal à considérer que je devais encore lire la rencontre des deux dernières conquêtes de Damian même si la dernière n'est pas la personne la moins intéressante de la liste, il y en a deux de trop clairement. J'ai donc eu une lecture plus rapide pour arriver à la page 563 où commence le dénouement de l'affaire à travers un événement clef du passé et une ouverture du présent qui ne manquent pas d'intérêt pour trouver une issue qui les réconcilie.