Paul et Virginie, l'histoire de 2 enfants nés sur une île, vivant reclus de façon simple, mais heureuse, suite aux mésaventures de leurs mères en amour qui sont partis s'exiler.
On nous raconte leurs enfances joyeuses, comment ils grandissent et leur amour naissant, avant leur séparation pour une durée indéterminée. Virginie partant en Europe, Paul restant.
Puis le retour tant attendu de Virginie qui finit son voyage joyeusement étendu morte sur la plage, ce qui est censé être un beau cadeau de Dieu.
Ce livre est avant tout un livre porteur d'une thèse : la vie simple et vertueuse est bonne.
Pour cela le début du livre nous montre comment ces 2 familles sont heureuses et en pleine santé grâce aux conditions favorables de leur île, à y vivre de leurs simples travaux en harmonie avec la nature dans un cadre idyllique s'aimant d'un pur amour. (À noter que pour le lecteur du XXI-ème siècle la présence de l'esclavage rend ce point tout de même un peu étrange)
On retrouve ici la thèse de Rousseau du noble sauvage, et le livre va encore plus loin dans l'accord avec Rousseau en nous expliquant comment la société pervertit l'Homme qui y est malheureux : Manque de vertu, flatterie, mariages arrangés, tromperie, et l'impossibilité pour le bon de réussir dans ce système
La présentation de l'Europe de l'époque d'un point de vue extérieur permet de nous exposer tout ceci de façon claire et rapide ce qui est une bonne chose et un point généralisable à l'ensemble du livre -- il fait à peine une centaine de pages, écrit dans un style très classique, usant d'un vocabulaire simple -- car ce livre n'est pas très passionnant, il est d'une profonde niaiserie...
Ce sont des gentils qui s'aiment et qui travaillent dans leur petit paradis, ils sont courageux et veulent le bien de tout le monde et ils sont pieux. Dieu lui-même leur vient en aide pour les récompenser de leurs vertus, et il punit même les méchants !
C'est là le défaut majeur du livre, sa niaiserie et sa simplicité !
Ce qui réduit l'analyse psychologique au quasi-néant, car on ne peut pas tiré grand chose de ces personnages si simplistes et niais, ce qui de plus nous empêche de nous attacher à ces êtres si parfaits qui non rien d'humain...
Mais au moins comme tout livre niais il finit bien ! Et oui car ils meurent tous 1 à 1 ! Et c'est pour eux bien mieux que de vivre ! En tout cas, c'est ce que l'on nous explique...
C'est un point intéressant du livre, car à travers toute cette niaiserie, ici religieuse, on y trouve un profond dégoût de la vie, et un nihilisme très profond, à travers une morale chrétienne détaillée à la fin du livre.
La mort est glorifiée comme une chose merveilleuse, la vie y est présentée comme souffrance... "La mort est le plus grand des biens.... on doit la désirer." "Si la vie est une punition, on doit en souhaiter la fin"
Cette conclusion a finalement, quelque chose de très ironique et m'aura tout de même fait rire, même si ce n'était pas l'effet escompté.
Un livre qui n'est donc clairement pas à lire pour ses qualités littéraires, mais par simple curiosité, pour voir le type de roman qui fonctionnait au 18-ème siècle, et le type de vision qui pouvait y être présenté.