Uchronie steampunk, le récit nous amène dans le Paris de la Belle Epoque à la veille de l’inauguration de l’exposition universelle. Napoléon III a vaincu les prussiens à Sedan et Ada Lovelace a pris la tête du Royaume Uniforme après avoir renversé la Reine Victoria. Humains et automates coexistent dans ce monde en pleine évolution, marqué par des progrès technologiques et politiques. Ces derniers, soumis aux lois de la Pax Automata (qui ne sont pas sans rappeler les lois de la robotique d’Isaac Asimov), sont assignés à des rôles subalternes, souvent ingrats, et ne doivent pas plus ressembler aux humains qu’ils ne peuvent ressentir d’émotions. Mais sont-ils réellement aussi impassibles ?
Philémon de Fernay jurerait pourtant avoir vu trembler cet automate sur lequel il s’apprêtait à tirer. Elève pilote à la prestigieuse école de Saint-Cyr, il excelle dans l’art du vol aérien mais a le cœur bien trop généreux pour tirer sur qui que ce soit. Aussi, lorsqu’il découvre un automate enfant bien trop humanisé, dans des gravats qu’il est chargé de trier, il choisit de l’emmener avec lui, quitte à se mettre en danger, plutôt que de le laisser tomber entre de mauvaises mains. Il comprend bientôt qu’il vient de plonger au cœur d’une intrigue politique qui va bien au-delà d’une simple entorse à la loi.
Pax Automata est un roman palpitant porté par quatre adolescents intéressants, dont le développement ne les rend que plus attachants au fur et à mesure de l’avancée dans l’intrigue. Ferdinand, meilleur ami de Philémon, amène une énergie exubérante et un humour à toute épreuve ; Zélie, la romanicielle, éblouie par ses talents de mécanographe et son intelligence ; Elisa, camarade et rivale à l’école de pilotage, apporte un talent naturelle pour l’infiltration et une force mystérieuse qui les sortira de bien des mauvais pas. La fine équipe se complète à merveille et ne manque jamais de ressources pour rebondir et tenter de sauver l’empire français. Il est peut-être juste regrettable que les « méchants » restent dans l’ombre et n’ont qu’un petit rôle à jouer. J’aurais aimé plus de dangers et une intrigue politique plus développée…
Mais ce qui fait la richesse du récit est qu’Ariel Holz parvient à nous faire vivre les évènements en les rendant réalistes, du fait d’une intrigue politique portée par de vrais acteurs de l’Histoire, en les plaçant dans un Paris et une Europe imaginée mais pourtant bien crédible. C’est tout simplement captivant !
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