Peine perdue par François CONSTANT
« Peine perdue » (ED. Flammarion, 2014) est le deuxième ouvrage que je lis d’Olivier ADAM.
Ayant envie de lire ce « Peine perdue » (chose faite maintenant), j’avais décidé, au préalable, de découvrir Olivier ADAM par la lecture de son premier roman, « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Je n’avais pas aimé ! Je n’ai pas beaucoup apprécié celui-ci. À peine plus ! Je n’aime pas cette écriture qui juxtapose des mots, des idées, parfois au mépris total de toute ponctuation. Je n’aime pas cette écriture orale, ce phrasé qui ne laisse que peu, voire pas de place du tout, à la résonnance, ondulation de l'esprit qui, prolongeant l’écho des mots en augmente la portée, la nuance, l’implication dans le cheminement du lecteur à la suite du romancier. Je n’aime pas ce découpage en 23 chapitres (je reconnais que c’est un bel effort après les 57 chapitres du livre précédent) qui ne me semblent pas assez articulés. Olivier ADAM écrit l’histoire de 22 hommes ou femmes qui vivent une existence banale, un quotidien médiocre, un présent sans guère d’à-venir… Et chaque chapitre emprunte le regard spécifique de l’un pour conter l’histoire dans laquelle, finalement, par raccordements successifs, chacun des autres sera impliqué. Comme responsable ou victime. Loyal ou non à ses principes, à ses amis, à ses espérances.
Qu’est-ce que cette ‘peine perdue’ qui donne son titre au roman ? La somme des efforts consentis par les uns et les autres pour se situer, malgré tout, quasi toujours ‘juste à côté’ de ce qu’il faudrait ? Peine perdue pour, en fin de course, en arriver à prendre conscience d’avoir raté sa vie plutôt que d’avoir pu se donner de la vivre ?
Le roman se construit – le lecteur, au fil des pages cherche à s’en convaincre – pour finalement déboucher sur un grand rien, un vide de plus, un non-sens qui justifie tout ce qui a été dit, fait, pensé, non fait, non assumé ! Bref, une belle histoire qui ne prend pas … comme la mayonnaise, parfois. Reste alors la saveur orpheline d’une salade de plus, un peu flétrie, fade, sans releveur de goût ! Une vie sans sel, triste, dure, plus encombrée par les coups du sort et les claques de la vie que par le rayonnement, dans la durée, d’une histoire d’amour possible !
Olivier ADAM, réaliste face au monde ? Peut-être … mais ce n’est pas ce genre de livres qui m’aide à vivre !