Antoine, Marion, Nino et les autres.
Que reste-t-il lorsque les touristes ont pliés bagages, et abandonnés les plages de la petite station balnéaire de la côte d’Azur où Olivier Adam a planté le décor de son dernier roman ?
« A se demander si des gens habitaient là. Quelques vieux dans leurs villas, les luxueuses maisons de retraite et de rares touristes hantant les hôtels et les restaurants du front de mer ».
Pas seulement, dans un premier chapitre nous découvrons Antoine, joueur vedette de l’équipe de football locale, sauvagement agressé un soir de tempête et déposé inconscient sur un banc devant l’hôpital.
Par qui ? Ceci pourrait être le point de départ d’une enquête policière, mais Olivier Adam choisit une toute autre direction en prenant le prétexte de ce banal fait divers pour brosser le portrait de vingt-deux personnages avec leurs drames, leurs espoirs, leurs faiblesses.
Certains connaissent Antoine, d’autres pas.
Certains vivent des histoires personnelles difficiles, divorces douloureux, homosexualité, manque de repères familiaux, perte d’un être cher.
Certains sont au chômage, d’autres vivent de magouille, d’autres ont des addictions à la drogue et à l’alcool.
Ils ne rêvent pas vraiment d’une vie meilleure, engourdis par une fatalité qui les écrase, comme si c’était « Peine perdue » d’espérer.
Les éclopés, les laissé pour compte, Olivier Adam les connait bien. Une fois de plus il leur donne la parole à travers vingt-deux portraits reflétant une société en crise.
Un roman profondément d’actualité bouleversant par les questions qu’il soulève, servi par une écriture percutante et incisive, pudique et juste qui prend le lecteur du bout du cœur pour l'immerger dans le quotidien des gens normaux.
A lire absolument !