Un scénario pour Ken Loach
C’est une photographie de la société prise à partir de 22 personnages. Cette construction me fait penser à « Et que le vaste monde poursuive sa course folle » de Colum Mc Cann, que j’ai adoré. Mais à la différence de celui-ci, Olivier Adam nous propose cinq fois plus de narrateurs, qui se relaient pour nous permettre de dénouer l’intrigue. Ce livre est engagé car c’est une analyse sociologique d’une ville balnéaire du sud de la France et, comme Ken Loach, l’auteur prend position quand il nous décrit la confrontation de deux mondes.
Le roman est différent des deux précédents d’Olivier Adam que j’ai lus et appréciés (Le cœur régulier et Les lisières). Son écriture est moins poétique, elle n’est ni solitaire ni bavarde. Elle est au contraire physique, incisive, dure. « Peine perdue » flirte avec le roman noir.
J’ai adoré ce livre malgré sa noirceur car la multiplicité des personnages rend la lecture aussi captivante qu’une bonne série télé. Il faut le lire pour savoir si c’est peine perdue.