Heart of Darkness

Découverte du petit (?) monde de Brussolo : je me jette sur ses thrillers historiques, les plus stimulants à première vue. Un peu de fantastique, des intrigues accrocheuses, des périodes historiques bien choisies (moyen-âge/rome antique en particulier) : pas besoin d'en rajouter, c'est dans le panier.

Coincée dans une vie de paysanne déprimante à souhait (ferme là et fais toi engrosser, en gros), l’imagière Marion est envoyée dans un pèlerinage réputé comme maudit, qui avait autrefois coûté la vie à sa soeur. On parle de démons, de malédictions, de monstres, de folie : personne n'en échappe. Sur la route, elle devra fabriquer une statue à l'effigie d'un martyr et l’amener dans le monastère correspondant. Une vraie ballade de santé.

L'écriture de Brussolo - en tout cas ici - ne s'éparpille pas et va droit à l'essentiel : c'est divertissant, et ça n'a pas d'autres prétentions. L'atmosphère caverneuse, emprunt de bizarrerie, de merveilleux, et d'épouvante, fait bien son boulot, et il est très difficile de savoir ce qui nous attend (toute la dernière partie presque WTF).
Ce qui est plutôt bien vu, c'est le traitement gentiment féministe de Brussolo à l'égard de son héroïne, rebelle, détestée des autres, malchanceuse, mais soucieuse de vivre ses désirs et de s'extirper d'un monde ultra-misogyne (comme dans Hurlemort d'ailleurs).