J'ai adoré ces pensées de Marc Aurèle.
Je pense que ce livre donne une philosophie saine et réaliste du bonheur, une position de stoïcisme difficile à tenir mais dont les fondements reposent sur un constat simple d’irréductibilité du monde qui nous entoure. En somme, l'Empereur ne définit pas le stoïcisme comme Epictète mais l'applique à son expérience de vie. Pour citer Camus de nouveau:
l'Absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le
silence déraisonnable du monde.
Face à ce silence, le stoïcisme Aurélien et évidemment celui d'Epictète racontent une philosophie proche de la Nature, en accord avec ses mécanismes et dans l'acceptation bienveillante du déclin et de la mort certaine.
Qui vit en paix avec lui-même vit en paix avec l’univers.
Cet accord avec l'Univers s'accompagne d'une philosophie de la droiture morale dans la pensée et dans les actes, l'indulgence à toute épreuve, et l'acceptation de l'absence de contrôle sur la majorité des événements de vie. Cependant, les rares événements contrôlables doivent l'être dans la clairvoyance, le courage et la bienveillance.
Seras-tu donc un jour, ô mon âme, bonne, simple, une, nue et plus apparente que le corps qui t'entoure?
De Marc Aurèle nous pouvons apprendre la sérénité, l'humilité et la sincérité. Il est frappant de voir à quel point un texte écrit entre 170 et 180 résonne aujourd'hui.
D'autre part, cette splendide édition des Belles Lettres, brochée cousue, est illustré par Scott Pennor's.
Je trouve d'ordinaire que les illustrations sont fortuites , mais ce n'est pas le cas ici où elles habillent le texte avec poésie et pertinence.
Une lecture saine, didactique qui donne des armes pour faire face au quotidien et à l'Univers.