La quatrième de couverture de Personne ne me verra pleurer est alléchante. Le début du roman, avec la rencontre entre un photographe morphinomane et une aliénée ancienne prostituée, tient toutes ses promesses. Mais, rapidement, Cristina Rivera Garza va reconstituer l'écheveau de ces deux existences et tirer successivement sur de nombreux fils, perdant parfois totalement le lecteur dans des digressions, avant de le récupérer à l'occasion quand elle traite enfin son thème central et pas de dizaine d'autres. Cristina Rivera Garza est d'abord historienne et ce qui la passionne dans ce roman touffu est de placer ses personnages au coeur des événements qui ont marqué son pays entre 1900 et 1922 soit avant, pendant et après la révolution mexicaine. En même temps, ses deux protagonistes passent à côté, ils ne sont que des témoins, passifs et en marge. Personne ne me verra pleurer est d'une complexité féroce, évoquant également le discours psychanalyste en ce début de XXe siècle et tentant de définir ce qu'est la folie, celle des femmes en particulier. Le photographe et la démente sont enfermés dans leur propre monde, leur rencontre pourrait être source de libération et d'ouverture à une certaine "normalité". Mais là encore, la romancière brouille les pistes et nous égare dans des chemins de traverse. Son livre se révèle plus qu'intéressant par endroits mais trop filandreux et luxuriant. Il demande tellement d'efforts qu'il est plus raisonnable de demander grâce ou, tout du moins, d'en accélérer la lecture avec l'envie de l'achever le plus vite possible.

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le 13 janv. 2017

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