Les romans de Jane Austen ont des thèmes communs : l'amour bien sûr, une ironie certaine et des héroïnes au fort caractère. Si l'ironie est partout dans "Orgeuil et Préjugés" elle est traitée différemment avec "Persuasion". Elle est ici voilée de tristesse, ce qui la rend cruelle.
Les héroïnes de Jane Austen sont souvent rebelles et vaniteuses. Elle n'a jamais voulu qu'elles ressemblent aux personnages types de romans sentimentaux. Or, "Persuasion" voit justement ce critère changer. Anna, l'héroïne de l'histoire est très sensible ce qui est plutôt nouveau venant de la romancière. Dans le même ordre d'idée, le héros est compatissant. Et cette sensibilité nous offre un nouveau ressenti que nous n'avons pas avec les autres romans.
Le mot persuasion se définissait comme ceci en 1755 : "l'art de se concilier ou d'entreprendre les passions". C'est bien ainsi que Jane Austen le considère tout au long de son roman et il nous faut garder cette définition à l'esprit lors de la lecture. Même si ce n'est peut-être pas le titre que Jane Austen aurait choisi, je trouve qu'il correspond parfaitement à l'histoire.
Jane Austen est celle qui m'a fait apprécier la romance dans la littérature classique. Je ne suis d'habitude pas du tout attirée par ce genre mais l'auteure traite ce sujet de manière exquise sans jamais tomber dans la niaiserie et "Persuasion" n'échappe pas à la règle.