L'utopie sénile
Hey Michel ! Ça fait un bail que t’as pas checké ta TT non ? Nan parce que là, moi, aujourd’hui le 2 juin 2013 à 00h10, j’y trouve très bien placés : #PrénomDePute #Nolife6ans (ceci est une chaîne de...
le 4 juin 2013
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J'ai découvert Michel Serres lors d'une conférence au festival Etonnants voyageurs en 2015 et j'avais été frappé par son regard moderne sur le monde actuel, par l'énergie qui se dégageait de lui et par la foi qu'il avait dans les capacités de l'humain. J'ai donc naturellement cédé et acheté ce livre, présenté comme une sorte de manifeste moderne sur les capacités combinées de l'humain et de la technologie.
Premièrement j'ai été déçu par le style, bien qu'il ne soit pas désagréable à lire il reste très poussif et volontairement complexe, technique et/ou conceptuel pour exprimer des choses qui n'ont nullement besoin de l'être. Enfin... pour 80 pages on peut faire l'effort.
Plus important le contenu ! Il est assez malheureux de constater que le postulat du livre, la vision d'un homme âgé sur les générations nouvelles et leur rapport au savoir, est complètement dénaturée par une vision trop angélique du monde actuel. Certes nous avons tous accès à la connaissance et pourrions nous passer de professeurs, comme semble le souhaiter Michel Serres, or pour arriver à ce résultat il est nécessaire d'être guidé et accompagné, surtout lorsque nous parlons d'internet où il faut bien le dire règne généralement le plus grand n'importe quoi... information, désinformation, intox, anachronisme... et comment faire la part des choses sans un minimum d'esprit d'analyse et d'esprit critique. Michel Serres confond la connaissance (aux sens noble du terme) avec les données qui la composent et qu'il faut nécessairement traiter, trier et organiser, mais cela il ne semble pas vouloir le voir. La connaissance n'est pas uniforme, on ne peut pas lire le dernier livre d'Eric Zemmour et le dernier livre de Paul Veyne en considérant que sur le plan historique leur contenu est égal, pour cela il faut avoir appris à faire la part des choses, dégager l'idéologie, les transformations et les mensonges des données sûres... Et c'est par une éducation accompagnée et réfléchie qu'on y arrive, désolé monsieur Serres mais Petite Poucette va devoir continuer l'école !
Pour autant au-delà de tout cela on ne peut qu'être intéressé par la vision qu'il développe puisqu'il désire voir, grâce aux nouvelles technologies et à l'humain qui les utilisent, la naissance d'un monde meilleur, interconnecté et où le progrès ne serait plus alimenté par le haut mais par l'ensemble de la communauté internationalisée. Mais la déception est là... j'aimerais tellement pouvoir regarder le monde avec les mêmes yeux mais force est de constater que Michel Serres parle ici plus d'une utopie que du monde réel (il a du prendre la mauvaise pilule quand Morpheus lui a tendu la main)... un monde de personnes intelligentes, sachant penser, réfléchir, débattre, pouvant faire la part des choses... alors oui dans ce cas ce qu'il propose est possible mais soyons honnête... nous sommes loin du compte.
Créée
le 6 janv. 2016
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