Fragment de "Nouvelles et contes II, 1832-1850" publié chez Gallimard, "Philosophie de la vie conjugale" est un cour texte exposant un homme et une femme, Adolphe et Caroline, un couple heureux de base, mais qui se retrouve assez vite en prise à des problèmes en lien direct avec le fait qu'ils ne s'aiment probablement plus. Honoré de Balzac avait une vision si globale, si grande des choses, en particulier des comportements humains qu'il n'a pas hésité à se placer, dans le chapitre X plus particulièrement, aux cœurs des dires d'un microcosme réuni lors d'une soirée. En cela le lien avec un autre texte de mille huit cent trente-deux, lui aussi condensé, "Madame Firmiani" est évident.
Cet écrit, paru quatorze années après l'œuvre citée plus haut, ne se veut pas instructif, il doit être pris comme tel. Les lecteurs et lectrices, les couples plus précisément, doivent pouvoir s'identifier dans certains extraits, faire le lien avec leur propre expérience vécue au sein de leur rapport marital. Il n'y a que les axiomes sans doute, tout comme les postulats en mathématiques, qui se veulent admis comme étant irréfutables.
Encore une fois, ceux qui passeront leurs diaphragmes oculaires sur ses pages se feront leur avis subjectif.
Ce qui est fascinant chez cet auteur, c'est ce goût de l'abondance. Que les pages soient minces ou opulentes, l'on sent chez Monsieur de Balzac cette nécessité d'être le plus clair, le plus précis possible quitte à jeter la concision aux oubliettes, à passer pour un maniaque et ou un obsessionnel. Tel fut son style d'écriture en tout cas. Grandiloquent, unique, inimitable. Il faut dire que pour vouloir écrire sur chaque caste que compose la société française, il faut de la patience, de la rigueur et un sens du travail hors du commun.
L'écrivain français, dans ce petit récital domestique de quatre-vingt-seize pages, s'illustre encore et nous montre à quel point l'être humain est semblable à un autre au même titre qu'il est authentique.