Voilà un texte inhabituel dont le résumé de 4ème de couv' nous donne l'essentiel de l'intrigue.
Piranèse consiste en un journal, celui d'un certain Piranèse qui vit dans une sorte de palais baroque et surréaliste où ont lieu des marées et des épisodes météorologiques. Il a comme voisin un autre personnage avec lequel il échange parfois. Ces personnages n'ont d'autre mémoire que celle des lieux où ils vivent et se posent des questions qui n'en dépassent pas les limites. Puis ils vont découvrir d'autres personnages, sans que la dimension absurde et onirique de leur univers change ni qu'on découvre où l'auteure veut en venir.
De tels exercices peuvent avoir leur charme, à condition d'être courts. On peut aussi leur trouver un intérêt esthétique quand ils sont illustrés de beaux dessins ou de gravures, comme les univers à la Schuitten. Mais les descriptions précises dignes d'un guide de musée sont le seul agrément qui nous y est offert, sur près de trois-cent pages...
Pour ma part, j'ai vite baissé les bras, auscultant rapidement les chapitres à venir pour trouver un sens à cette histoire sans histoire, en vain.
Je veux bien qu'en 2020, date d'édition de ce livre, l'humanité castrée et hébétée avait pété les plombs et vivait sans aucun objectif. Mais rien ne justifie qu'un tel récit finisse finaliste du prestigieux prix Hugo et prétende ainsi être comparé, par exemple, à un chef-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.
A part pour les insomniaques qui lisent entre les mots pour passer le temps, je déconseille l'achat de cet ouvrage aux amateurs de fantastique et d'anticipation.