MA BIBLE
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De Musset, j'ai plaisir à penser que les Poètes ne meurent pas. L'autre jour, au Père-Lachaise, où tu as choisi de siéger aux abords du chemin se déroulant devant l'entrée du cimetière, aux côtés d'Antonin Artaud qui s'est proclamé comme étant le dernier poète maudit (il n'avait pas tort), je suis venu te voir. J'avais pas de fleurs à te déposer. Par contre, j'avais un regard crevé à balancer sur ta tombe, et tu en a bien voulu, par solidarité sainte des romantiques incompris. J'ai alors immédiatement pensé à Rolla. Ce bon vieux Rolla. Ce poème d'une trentaine de pages, décrivant ce personnage si torturé, si excessif, qui aime cette prostituée si fragile et résistante à la fois. Je l'ai récité en moi pendant trois quarts d'heure, là, devant ta tombe, voyant alors en derrière mes yeux renaissants tous les voyages que j'ai fais dans ma Bretagne avec ton livre dans mon sac à dos, que je lisais dès que j'avais envie de lire quelque chose de beau. Rolla, c'est moi. Rolla, c'est l'homme que je viens de croiser et qui m'a souris tristement. Rolla, c'est mon pote qui s'est laissé dériver et que j'avais mal compris. Rolla, même en 2030, restera Rolla. Rolla est immortel, et ce poème, bien que moins connu, a la même envergure incommensurable que le "Bateau Ivre" de Rimbaud. Mais ça, seuls les vrais Rolla le savent, et on est de moins en moins nombreux, mon cher De Musset. Heureusement, tu n'a pas déposé que ça, en nos cœurs tombés. Tu a déposé des prénoms de fille. Tu as déposé des souvenirs de voyages, notamment d'Italie, que l'ami Brassens a su magnifier. Tu as déposé des requestionnements religieux, révolutionnaires, magnifiques, inouïs d'intelligence, et j'espère que maintenant tu as pu y répondre. En bref, tu as livré ton âme à ton Art. Tu as dépassé le Mot. Et c'est ça qui t'a rendu l'Immortalité, car peu de poètes ont su capter à ce point la Beauté dans l'Immondice de ton époque, que pourtant tant de personnes du 20ème siècle ont désiré faire revenir. Tu l'a pas vu, le 20ème siècle. Ou peut-être que si, dans les yeux d'une Mimi Pinson, ou dans les yeux d'un preux ami, auquel tu auras dédié des poèmes fraternels sans le savoir ? Connaissais-tu la valeur que prendrait tes poèmes au fil des années, aujourd’hui qu'il n'y a plus de goélands littéraires ? Sans doute que non, sinon Rolla n'aurait pas existé. Voilà pourquoi je ne te déposerai jamais de fleurs, préférant plutôt te livrer des pensées romantiques. Et puis, je sais que le fait de simplement te lire, n'importe où, n'importe quand, quand je vais bien ou quand je vais mal, ça t'aurait amplement suffit. De toutes façons, t'es pas mort, alors...
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le 30 janv. 2019
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