maman n'a pas d'autre chien que moi à fouetter
Je n'ai pas particulièrement goûté ce livre, à vrai dire, mais les quelques derniers chapitres, qui sont délicieux, m'ont décidée à cette bonne note de huit. Au début, même, je trouvais que Poil de Carotte, c'était L'Enfant de Jules Vallès, en moins bien.
C'était sans doute un peu trop vite pensé. Je crois que je suis d'intelligence plus proche à celle de Jules Renard qu'à celle de Vallès : c'est pourquoi je préfère Vallès peut-être. Si Vallès me fait pleurer, Renard me garde le sourire grave et me fait songer que c'est bien triste que je pense pareillement à un enfant comme Poil de Carotte dont la vie et le coeur sont assez terribles.
Le chapitre "La tempête de feuilles" est particulièrement joli. Je crois que le lecteur le plus naïf, comme moi, comprend forcément à ce moment-là que le livre a, contrairement à ce que j'avais compris au départ, une progression et qu'il a plus de profondeur qu'il n'y paraît.
Enfin, il faut terminer le roman pour découvrir que Poil de Carotte est justement le contraire de L'Enfant : il finit tristement et n'a pas de suite. Comme il garde le sourire grave, Poil de Carotte ferme le coeur avec sa dernière page et laisse forcément une grande impression.