Une supposition : vous venez de lire un gros pavé bien dense, Le chardonneret, par exemple, et vous avez envie d'un roman court et enlevé, euh, pas trop bête si possible. Une impression : la parution de Homme de ménage en 2010 avait révélé un auteur néerlandais, Anton Valens, qui ne manquait pas de vista. Une interrogation : son deuxième livre édité en français, intitulé sobrement Poisson, allait-il confirmer ou infirmer ce sentiment ? Une supposition que l'impression ne soulève plus d'interrogation, une fois ce Poisson avalé et digéré. Car voici bien un petit ouvrage dont l'argument - un jeune peintre au chômage passe 15 jours sur un chalutier-, n'est pas au demeurant de ceux qui provoque l'enthousiasme, mais qui, au final, se lit facilement et ne laisse pas indifférent parce que intelligent et pertinent. Le principe est de montrer comment un être plutôt raffiné va pouvoir vivre au milieux de rudes compagnons et la façon dont il va s'y prendre pour ne pas passer pour une mauviette, en pleine mer. Cette cohabitation forcée, pas toujours facile à vivre, et le dur labeur de la pêche, étripage des poissons compris, Anton Valens les traite avec un certain sens de l'humour et une distance bienvenue, peaufinant les traits de caractère de ses personnages avec talent. La marée n'est pas trop belle mais elle s'avère agréable, toute empreinte d'ironie et de psychologie aussi précise qu'affutée.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Créée

le 13 avr. 2017

Critique lue 82 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 82 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13