Tonino Benacquista signe là une émouvante autobiographie qui témoigne que l'on peut devenir un écrivain de premier plan alors que rien ne nous y disposait.
Né en France mais de parents italiens qui ne maîtrisent pas la langue française, qui ne lui ont rien appris (J'élabore mes règles de conduite partout ailleurs que chez moi) et dont il rêve qu'ils se séparent enfin, lui l'alcoolique et elle la désenchantée, Tonino Benacquista reconnaît d'abord "préférer le pur ennui à la lecture", ce qui ne l'empêche pas de prendre goût à l'écriture de textes libres, y compris au moment de rendre une copie de mathématiques !
Sa principale source d'inspiration ? La télévision, cette "boîte magique qui contient toutes les histoires que sa mère ne lui a pas racontées pour l'endormir".
En classe de quatrième, deux livres vont lui révéler à quoi sert la littérature, Les Chroniques martiennes, nouvelles de Ray Bradbury, et Cyrano de Bergerac. A son Panthéon personnel figurent aussi, avec Goscinny, Gotlib et ses Rubrique-à-brac avec lesquelles il "s'amuse à réfléchir".
Dans ce parcours qui l'a mené au statut d'écrivain, Tonino Benacquista souligne son attachement à la France : "Quel autre pays aurait donné à un enfant né de parents illettrés le goût d'écrire ?"
Un livre bien plus profond à mes yeux que les ouvrages d'Annie Ernaux qui s'est complue à se lamenter sur des origines sociales pourtant bien plus enviables que celles de Benacquista.