C'est avec ce livre qu'avant la fin du lycée, j'ai pu entrevoir les formidables mécanismes qui sous-tendent notre ciel. Avec un bagage de physique mince mais un amour pour les sciences, ce petit livre du très grand Reeves, humaniste engagé pour son ciel et sa Terre m'a bouleversé au delà des mots.
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Comme le dit Becquaert, le monopole de dialogue avec le cosmos par la Science a arraché les hommes à leurs étoiles, alors que celles-ci même étaient leur outil le plus fiable dans l'antiquité pour mesurer le temps, les distances et justifier les mythologies grecques, égyptiennes romaines ainsi que pour façonner la charpente des grands monothéismes. Des réverbères dans le ciel qui étaient, à l'époque, connus de tous, et dont l'apprentissage pratique de leurs mouvements était transmis entre les générations sont devenus des symboles opaques, dévitalisant un ciel pourtant toujours aussi beau. Dès lors, cette science a découragé le non-initié d'une source d'émerveillement pourtant essentielle.
Mais le scientifique le plus noble est celui qui ,sûr de son savoir et n'ayant plus rien à prouver, est capable de vulgariser et résumer en une belle image des centaines d'années de travaux scientifiques. Reeves est un génie en la matière et peint une schéma concis de l'univers, abordant différents aspects clefs comme l'espace temps, la nucléosynthèse, la naissance et la mort des étoiles, la datation de l' Univers pour finalement revenir à l'infinie beauté de notre Terre et des choses simples. Des considérations philosophiques et scientifiques poétiques jalonnent le discours et trouveront une place de choix dans l'esprit de l'adolescent qui cherche des réponses aux questions métaphysiques qui y naissent.
Ce n'est pas un livre demandant un bagage scientifique trop poussé, bien que certaines bases soient requises, d'autres ouvrages de vulgarisation comme ceux d'Hawkins sont plus pointus mais n'ont pas le même objectif.
Une considération optimiste de la vie, le chemin de l'Homme et de la Nature, fils des étoiles, poussière survivant au temps, prête à renaître. Une réflexion sur la mort qui est une manière de revenir à la nature sans jamais ne l'avoir vraiment quittée.
L'Homme sujet et objet, l'univers proche et lointain, Jupiter et la rosée du matin, le cosmos et la conscience, l'Infini et la poussière.
Merci, Monsieur Reeves, de m'avoir reconnecté à mon ciel.