Premier bilan après l'apocalypse par Brice B
Je ne suis pas franchement fan de Beigbeder, qui m'apparaît d'allure plutôt antipathique, nageant à peine dans le personnage dont il s'est nimbé, mais je dois lui accorder la qualité d'amoureux de la littérature. Premier bilan après l'apocalypse n'est pas une fiction. Ce n'est pas non plus un roman. C'est, en réalité, cent romans, à quelques détails près.
C'est avant tout un cri d'amour comme jamais je n'en ai lu, une douleur aiguë, une angoisse vive : celle d'un amoureux du papier qui voit le rouleau compresseur du livre électronique arriver, avec ses promesses de dématérialisation complète de la filière de l'édition. Je ne suis pas aussi inquiet et pessimiste que ceux qui vivent du livre peuvent l'être, mais je partage cette magnifique déclaration d'amour que Beigbeder fait au livre dans le 'making-of' de ce premier bilan après l'apocalypse.
Du classement des livres fait par l'auteur je n'ai pas grand chose à dire. Je n'en ai lu que très peu (deux, trois ?), ce qui le rend pourtant particulièrement intéressant puisqu'il me permet de rajouter quelques titres à mes futurs achats. D'autres doivent, j'imagine, jubiler de partager le bon goût littéraire de l'auteur.
Je ne sais à vrai dire pas vraiment si tous les livres cités se ressemblent ou si les résumés/critiques qu'en a fait Beigbeder altèrent le message de fond avec une forme toujours un peu identique. En tout état de cause, je retiens de ces romans parus dans les cent dernières années que pour être un bon auteur, mieux vaut être homosexuel (ou pédophile), fou (voire complètement frappé), menant une vie de débauche mondaine, alcoolique, drogué, réussissant un suicide spectaculaire malgré la réussite littéraire.
Autant dire que, dans un bouquin de Beigbeder, c'est un peu la seule non surprise.