Un ouvrage intéressant et didactique pour bien comprendre le matérialisme et les définitions marxistes du matérialisme historique et dialectique.
La première partie du livre expose très bien l'inanité des arguments idéalistes et religieux. Après on rentre dans des considérations qui se font plus idéologiques que scientifiques.
Il est ainsi amusant de constater, non sans surprise pour ma part, que Politzer succombe lui aussi à l'idéalisme qu'il dénonce (fort justement) en acceptant comme immuables les vérités du Marxisme et de la Révolution et d'en chercher partout les preuves ou les indices laissés par la Bourgeoisie pour nous tromper. Méthode anti-scientifique s'il en est et ce sont là les limites de l'ouvrage.
De la même manière, usant d'un naturalisme excessif, il associe de façon caricaturale tout ce qui n'est pas marxiste comme ayant forcément une pensée idéaliste ou usant d'une métaphysique essentialiste. Si vous ne pensez pas que Dictature et Démocratie peuvent coexister, c'est que vous avez une pensée figée. Si vous ne croyez pas que le Socialisme peut changer la nature de l'homme, c'est que vous ne croyez pas que l'homme peut changer. Etc... pratique pour éluder toute remise en question.
Enfin dans la continuité de tous les historiens marxistes : tous les auteurs qui étaient bons, dans le vrai et scientifiques avant l'avènement de Marx & Engels sont des pré-marxistes (tout en relevant d'un matérialisme forcément inférieur à celui inventé par les maîtres). Et tout ceux qui ne l'étaient pas s'avèrent anti-marxistes sans le savoir. Pour le coup rien ne peut se confondre. Cette historiographie anachronique et partisane se retrouve également de nos jours chez un Michel Onfray, à un niveau bien plus égocentrique cela va s'en dire.