On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même...

Avec sa couverture inquiétante d’un décor marin, je croyais avoir en main un roman de la veine de « Abysses » ou « Sphère » me préparant à une lecture passionnante de plusieurs jours. Hélas, on comprend rapidement que Prison Bank Water n’entrera jamais dans cette catégorie d’excellents romans.
Ce n’est pas que le fond fasse défaut, même si on a lu des histoires de virus autrement plus convaincantes que celle-ci (Le Fléau de S. King – Pandémia de Fr. Tilliez – Peur Blanche de K. Follet etc…) Le scénario avait même de quoi séduire et tenait relativement bien la route mais une écriture déplorable pleine de naïveté et de lieux communs a rapidement brisé ce bel élan.
« Sans effort, le tige métallique du verrou sauta. Sur la face intérieure, deux magnifiques pin-up entièrement nues semblaient me sourire. Cet homme avait du goût. »
C’est bien connu, dans tous les hôpitaux les vestiaires des médecins sont tapissés de filles nues …ou encore ce cliché redondant qu’on a peine à lire encore : le soldat américain empreint de patriotisme, prêt à mourir pour le drapeau dont il connait les 50 étoiles et qui peut réciter dans l’ordre la liste de tous les présidents…
Mais bien plus que cette ingénuité maladroite, ce qui agace vraiment c’est cette écriture désuète aux expressions compassées. On ne sait trop si on a affaire à un travail de collégien ou à un auteur qui n’a rien lu d’autre depuis les premiers SAS.
« Spontanément et avec agilité je m’élançai surprenant les deux snipers par ma rapidité d’exécution »
« Lancé à toute vitesse, j’actionnai un excessif et brusque coup de volant dans sa direction… »
« Après 2h d’attente, ma détermination n’était toujours pas récompensée. Désespérant. Peut-être l’avais-je manqué ? Toujours est-il qu’un autre homme ressemblant à mon suspect me procura un semblant d’hésitation. Mais non, ce n’était pas possible, celui-ci était trop jeune
. »
Et que dire de ? :
« Le malfrat dégaina son arme »
« Les paupières étaient closes mais ô surprise il ouvrit les yeux »
« Profitant de cette stupéfaction dans mon regard il se releva avec agilité et agrippa fermement mon bras. Ce salaud n’était pas mort. Je vacillai mais tentai de faire bonne figure…
»
Bref, lassé de cette prose puérile, j’ai refermé l’ouvrage m’interrogeant une fois encore sur le sérieux de certaines maisons d’édition et des critiques ne lisant que les notes de ces dernières MAIS renseignement pris, il s’avère que l’auteur s’est autoédité chez Panthéon, spécialiste du genre. On comprend mieux. Quant aux critiques élogieuses, on sait qu’il existe des générateurs automatiques de critiques et les habitués savent quels sites les utilisent…donc…


Au final un roman guère original et bâclé qui ne ravira que quelques ados peu exigeants.

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4
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le 25 avr. 2022

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