Sorj Chalandon plonge le lecteur dans une autofiction intense qui explore la folie d’un père. La tension narrative tient en haleine, mais les personnages manquent de profondeur. Profession du père est un récit saisissant et cruel.
Comment débute le livre ?
Émile assiste à l’enterrement de son père où il n’y a que sa mère et lui. Elle est perdue, il l’entraîne alors regarder une carpe dans une pièce d’eau, elle ne la voit pas. Émile veut rester à l’extérieur, mais il accompagne finalement sa mère dans la salle de recueillement. Il n’aime pas le cercueil, une simple caisse en contre-plaqué. « C’est pour le brûler », avait dit sa mère qui l’avait choisi.
Qu’en ai-je pensé ?
Il s’agit d’un roman autobiographique, ou d’une autofiction, comme on souhaite. Sorj Chalandon a inventé peu de choses, Émile est son double, il a néanmoins introduit des évènements vécus par son frère. Il m’est arrivé de songer que l’auteur exagérait. Probablement pas.
Certes, la puissance narrative est là et Sorj Chalandon ménage ses effets. Mais je me demande à quoi sert ce genre de romans qui au mieux transforme le lecteur en confident, au pire en voyeur.
Et puis, Émile et son père jouent à la guerre, ce qui n’est pas mon sujet préféré. Et enfin, l’histoire est cruelle.