On ne compte plus les romans – ou les films – qui mettent en scène des ados partis camper autour d’un lac et qui se trouvent confrontés à une nature hostile. Tous les enfants savent que la forêt peut abriter des entités animées de mauvaises intentions voire quelques pervers de belle taille. Mais en grandissant on se moque des fables et autres contes. Erreur ! Même si ce début est similaire à celui de maints thrillers d’horreur aux qualités discutables, la comparaison s’arrête là. Dès les premières lignes on sent qu’on entre dans un registre différent, plus étoffé, plus riche dévoilant une qualité littéraire assez rare pour ce genre et qui mérite d’être relevée. Avec un mélange habile d’insouciance adolescente et de une tension croissante jusqu’à l’angoisse qui peut surgir tout à coup, la capacité de l’auteure à maintenir la pression est remarquable.
Bien sûr lorsqu’on est plus âgé on sait que la forêt est un lieu de passage qui symbolise l’incertitude et les monstres sont les épreuves qu’il faudra affronter pour la traverser. Mais cela ne gâche absolument pas notre plaisir de lecture.