Après Dan Waddell (Code 1879), encore une belle trouvaille anglaise des éditions du Rouergue ! Très réaliste et complet dans sa description du fonctionnement de la police britannique, Peter Guttridge élabore une double intrigue complexe, l'une contemporaine - un assaut donné sur une maison censée abriter un criminel d'envergure tourne au massacre et à la bavure, causant la démission du chef de la police alors que ce dernier n'était même pas au courant de l'attaque - et l'autre sur un crime bien réel, commis en 1934 et n'ayant jamais trouvé de solution. Par un savant jeu de miroirs mettant au cœur de l'intrigue de sombres histoires de famille, l'auteur fait se répondre les deux affaires sans recourir à la facilité usuelle de les faire se rejoindre.
Mieux vaut s'accrocher car les ramifications sont nombreuses et les deux histoires tortueuses... Mais les personnages sont remarquables, tout comme l'est le soin que Guttridge porte aux descriptions de Brighton, ville où se déroule le roman et dont l'auteur a décidé d'entreprendre une radiographie complète et sans concession dans une trilogie - logiquement intitulée Trilogie de Brighton.
Ce qui explique sans doute le seul point négatif de mon avis : la fin, très (trop) ouverte, de ce premier volume. Certes, Guttridge concède quelques éléments de réponse, mais sans imposer de vérités complètes et détaillées, ni dans une affaire ni dans l'autre, ce qui m'a un peu laissé sur ma faim. On sent que l'histoire n'est pas terminée...
En même temps, c'est un excellent moyen de donner envie de lire le volume 2, Le Dernier Roi de Brighton (sortie le 16 janvier 2013)... Vivement la suite, donc !
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