Moi qui ai dévoré "Miséricorde", "Dossier 64" et "L'effet papillon", j'avoue avoir été déçue par ce dernier opus. Le thème "La mort d'une jeune fille est-elle liée à une secte ?" n'y est peut-être pas étranger.
Côté secte, rien de nouveau sous le soleil : gourou charismatique, toges blanches, mantra... etc....
Côté psychologie des personnages : perversité à l'âge adulte = enfance malheureuse. Ou l'inverse.
Bien sûr, les personnes qui gravitent autour de leur gourou sont d'une naïveté confondante (aucune d'entre elles n'a jamais lu de thriller, c'est certain).
Les dialogues me semblent bêtifiants, tel ce passage édifiant sur la maturité des personnages - quand deux amies voient leur route se séparer :
"Qui va me tenir compagnie si tu n'es plus là ? Avec qui est-ce que je vais pouvoir papoter en rentrant du boulot, où je m'ennuie à mourir ?" Elle se mit à pleurer.
On est bouleversé... Hum...
Côté intrigue, on croit connaître le coupable longtemps avant que le département V y songe et, lorsque l'intrigue se resserre au moment du dénouement "attendu", l'intérêt se dilue puisque l'on est persuadé d'avoir deviné. Or une pirouette finale nous désarçonne par son incongruité. Et, point culminant, ce qui s'enchaine devient grotesque, du moins est-ce mon avis.
Côté structure du texte, l'auteur abuse un peu moins des allers-retours, 20 ans avant et époque actuelle, chapitre après chapitre, ce qu'il faisait constamment dans ses précédents opus.
Côté équipe du département V, le roman reste plaisant, les relations internes sont saupoudrées d'un zeste d'humour et les caractères, bien trempés, apportent une note de décontraction. Mais cela ne suffit pas.
Donc, 5 parce que je n'ai pas abandonné ce roman (ce que je n'hésite pas à faire lorsqu'un livre m'ennuie trop) mais pas plus parce que je n'ai pas été transportée.